• Le 1er mai, la fête des travailleurs
• Au Cameroun, ils sont muets depuis 25 ans
• Mota Mamadou Yacouba essaie de comprendre
Mota Mamadou Yacouba est le premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), parti dirigé par l’opposant historique Maurice Kamto. Hier le 1er mai, journée de commémoration de la fête des travailleurs dans le monde entier, l’espace public a été, comme d’habitude, le lieu par excellence des analyses et des opinions sur les conditions de vie et de travail des Camerounais.
L’homme politique Mota Mamadou Yacouba s’est penché sur un aspect particulier de la chose : l’absence de manifestations des travailleurs pour dénoncer ce qui ne va pas dans le pays et proposer des solutions pour un mieux-être.
Bien avant lui, le député à l’Assemblée nationale, également président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), Cabral Libii est intervenu.
« Le gouvernement continue inexplicablement à refuser de renforcer le meilleur outil de dialogue social qu’est le syndicat. Apparemment pour nos dirigeants actuels, le syndicalisme émancipé doit attendre au motif qu’il y a risque de politisation. Il est donc contradictoire avec une telle posture de prétendre à la productivité et de la protection des emplois », a écrit Cabral Libii.
De son point de vue, « cette attitude d’infantilisation et de musèlement est historiquement erratique et rétrograde car, le nationalisme politique camerounais qui a bel et bien pris source dans le syndicalisme d’inspiration marxiste de Gaston Donnat, s’en est émancipé depuis belle lurette. Et même, la Cosatu en Afrique du Sud est l’alliée historique de l’ANC. En France, la CGT a dérivé du Parti communiste français tandis que le socialisme a inspiré la CGT- Fo, tout comme la CFDT est portée par la Droite politique française ».
Son homologue Mota Mamadou Yacouba lui, s’interroge sur l’absence de manifestations des syndicats des travailleurs : « Où sont les syndicats ? N’ont-ils pas de revendications ? En 25 ans, aucun syndicat n’a manifesté. Ou les travailleurs sont bien dorlotés ou ils sont muselés. Bonne fête de travail ! », a-t-il écrit sur sa page Facebook.