Détournement de fonds publics
La nouvelle circule depuis plusieurs jours maintenant, montrant une nouvelle fois la vraie face de l’administration camerounaise. Une odeur de détournement de fonds sent au ministère des Postes et Télécommunications.
Le confrère Boris Bertolt retrace « comment le ministère en question a organisé un détournement de 2 milliards de francs CFA autour d’un programme spatial en volant l’étude d’autrui ». Il explique ci-dessous.
L’on en sait un peu plus sur cet énième scandale de banditisme au sommet de l’État autour d’un prétendu programme spatial dans un pays qui n’a pas d’autoroutes. En réalité, comme d’habitude, ils ont volé un projet pour en faire leur propriété, sans compétence et s’en mettre plein les poches.
Ainsi, en date du 20 octobre 2023, groupement de bureaux d'études techniques Euroconsult/INTEGC Sarl/Digiglobe pour « mise en œuvre d'un programme spatial au Cameroun ». Montant de l’opération : 2 012 061 089 francs CFA. Pour « réalisation d'une étude technique approfondie en vue de la mise en œuvre d'un programme spatial au Cameroun ».
Trois cabinets d’études sont retenus : la société Euroconsult. INTEGC Sarl entreprise camerounaise spécialisée dans « développement des infrastructures routières ». Digiglobe, entreprise camerounaise spécialisée dans les technologies informatiques dont le site web a été créée en 2022.
Plus déconcertant. Comment on peut passer un marché de 2 milliards de francs CFA de gré à gré ? C’est inacceptable et intolérable. Mais la vraie histoire est la suivante : un Camerounais originaire de Maroua, de nationalités hollandaise et norvégienne, docteur ingénieur spatial vient de prendre sa retraite à l’agence spatiale européenne où il était directeur des études.
Il a pensé qu'il pouvait faire profiter le Cameroun de l'expérience accumulée pendant 35 ans. Il est venu rencontrer les responsables camerounais du ministère des Postes et Télécommunications qui lui ont demandé une étude de faisabilité sur un projet spatial du Cameroun.
Ce qu'il a fait, gratuitement sans percevoir 5 francs. Or, les études sont payantes. Et un tel projet, ce sont des dizaines de millions. Qui sait s’ils n’ont pas d’abord volé cet argent sans payer le concerné.
Mais il y a plus grave. Quand le rapport est produit, ils récupèrent le produit et vont récupérer l’étude et monter un marché de 2 milliards de francs CFA passer de gré à gré à des sociétés qui n’ont aucune compétence dans le domaine spatial. Elles font dans le BTP, conseil en stratégies et sites internet.
Voilà donc comment ces bandits ont monté un nouveau braquage de 2 milliards de francs CFA des caisses de l’État.
