20 ans de prison à Beh Mengue : ' Je n ’ai jamais détourné de deniers publics ou de biens de l’État'

Beh Mengue condamné à 20 ans de prison

Tue, 9 Nov 2021 Source: Sans Détour

Placé en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui le 8 août 2019, le procès de Jean Louis Beh Mengue a connu son verdict dernièrement, avec la condamnation de ce dernier a 20 ans d’emprisonnement, avec confiscation des biens.

Une décision qui a fait sursauter plus d’un dans l’opinion. De quoi s’agissait-il ? En effet, depuis 2013, l’ancien Dg de l’Art-Agence de Régulation des Télécommunications, alors qu’il était encore en poste, un déferlement médiatique lui attribuait le détournement de quelque 193 milliards de francs Cfa,, ainsi que les fonds alloués pour la construction de l’immeuble siège de l’Art. Pour ce dernier cas, il avait été entendu au TCS-Tribunal Criminel Spécial,, avant que le dossier ne soit classé par l’ancien procureur général. Le prévenu répondait de supposés accusations, il avait alors été établi, malgré toute la délation, qu’aucun radis n’avait pas encore été débloqué à l’époque de cette information judiciaire

Les mains invisibles ne lâchent pas prise

Quelques mois après avoir quitté sa fonction, on l’annonce tantôt en prison, puis en fuite avec des mallettes des « milliards » .Et pour terminer, on annonce qu’il a été interpellé à Kye-Ossi, la ville frontalière avec le Guinée équatoriale. Pourtant, ce dernier était chez lui et n’avait pas quitté Yaoundé depuis sa retraite administrative.

Convoqué à nouveau plusieurs fois au TCS, il lui est reproché cette fois ci un détournement des deniers publics pour un montant de 439 millions de Fcfa. On lui reprochait également la complicité de détournement d’environ 399 millions de Fcfa, commis par l’ancien agent comptable de l’Art en fuite. Il sera déféré provisoirement à kondengui. Après plus de deux ans de procès, le verdict laisse songeur.

Toutefois à la lecture du rapport du conseil de discipline budgétaire et financière (Cdbf), il en ressort que plusieurs irrégularités de gestion imputées à M.Beh Mengue par le Consupe tirent leurs racines des actes de gestion posés en exécution des résolutions du conseil d’administration de l’organisme. Ces dépenses, toutes aussi suspectées d’être frauduleuses,” ont été prescrites par les administrateur?qui n’ont jamais été inquiétés.

Les ultimes déclarations de l’accusé

Prenant la parole avant le verdict, Jean Louis Beh Mengue précise d’emblée. « J’ai servi mon pays pendant 43 ans d’affilé. J’ai occupé tour à tour de hautes fonctions. Je n’avais Jamais reçu une simple demande d’explication.

J’ai géré plus de 300milliards de francs cfa durant 18 ans à l’Art, sans la moindre observation, du conseil d’administration, ni du ministère des Postes et des Télécommunications, encore moins du ministère des Finances, qui sont des auditeurs annuels externes. Le quitus m’a toujours été donné par le Conseil d’administration ».

Les dessous de l’acharnement

« J’avais réussi à faire mobiliser 20 milliards de francs cfa pour la construction de l’immeuble siège de L’Art à Yaoundé. Le véritable problème de mon dossier n ’est pas la gestion de l’Art. C’est plutôt un procès résultant d’une opération de règlement de compte habillement maquillé, suite à une tentative de trade d’influence quia échoué au sujet du marché de construction de l’immeuble siège, d’un coût prévisionnel de 13 milliards de Fc fa sur le boulevard du 20 mai à Yaoundé.

Pour être précis, sachez que le groupe DPE international (DJOMGOUE PAUL ÉRIC international ), encadré par des amis, personnalités importantes des affaires, des médias et hautes administrations, a perdu ce marché en dépit de contorsions et interventions diverses. Ce groupe d’amis a donc décidé de nuire au maître d’ouvrage que j’étais et qui avait plutôt attribué ce marché de construction au groupe BATI-SERVICES».

Pour conclure, l’accusé déclare que « le processus utilisé était l’instrumentation des instituts de l’Etat, selon un séquentiel sans bavures : lynchage médiatique, lettres de dénonciation anonymes, fiches de renseignements tronquées servies à la haute hiérarchie, contrôles…

Alors qu ’en réalité, un directeur général n a pas compétence à attribuer un marché de 13 milliards de Fcfa, conformément à la réglementation en vigueur sur les marchés publics. Voilà d’où provient mon malheur. Je suis une victime expiatoire d’une fausse querelle. Je n ’ai jamais détourné de deniers publics ou de biens de l’État a-t-il conclu. Une plaidoirie qui interpelle la cour suprême devant laquelle un recours est en voie d’être introduit.

Source: Sans Détour