La violence contre les femmes et les filles est une réalité au Cameroun. D’ailleurs, selon l’Enquête démographique et de santé (Eds 2011), 20% de femmes sont victimes de violences sexuelles au Cameroun. Ces statistiques sont le leitmotiv de l’ONG Society for Women and Aid in Africa (SWAA), entendez Association des femmes africaines contre le sida. C’est pour barrer la route à ce traitement inhumain que SWAA organise depuis le 10 décembre dernier à Yaoundé, un atelier de renforcement des capacités des imams, pasteurs et prêtres, apprend-on dans les colonnes du quotidien Mutations n°4044, du 15 décembre 2015.
L’objectif de cette formation qui s’achève le 16 décembre 2015, et financée grâce au Fonds canadien d’initiatives locales, est de sensibiliser une centaine de leaders religieux pour une meilleure prise en charge des cas de violences sexuelles fondées sur le sexe. SWAA envisage à termes la mise en place d’un réseau pour la formulation d’un plaidoyer pour la lutte contre les violences sexuelles, souligne le journal.
Selon Suzanne Ngnié Tagne, responsable des programmes à SWAA-Cameroun, plus de la moitié des victimes, soit 59%, n’ont jamais dévoilé ces violences. Violences qui peuvent être identifiées sous-forme d’attouchements, de viols, des injures, des coups et blessures, etc., rappelle Clarnette Sodon, psychologue/psychothérapeute à Yaoundé. Les causes des violences, d’après elle, sont principalement, la perception traditionnelle de la différence entre l’homme et la femme, la méconnaissance par les femmes de leurs droits, la pauvreté qui les oblige à rester dépendantes des hommes, les crises humanitaires.