20 mai ensanglanté: Joshua Osih se prononce

Honorable Joshua OSIH Joshua Osih, candidat à la présidentielle contre Biya

Wed, 23 May 2018 Source: www.camerounweb.com

Lors de la célébration de la 46ème célébration de la fête de l'Unité, le candidat du SDF à la présidentielle de 2018 s'est prononcé sur l'Etat du pays. Une fête émaillé de violentes répressions et de confrontations entre militaires et sécessionnistes.

Voici le discours de Joshua Osih aux camerounais

En cette veille de la 46ème édition de la fête de l’unité nationale instituée, je m’adresse à vous, pour qu'ensemble nous jetions un regard sur la situation de notre pays qui nous est si cher.

Tout d’abord, réservons une pensée respectueuse et fraternelle aux familles des compatriotes en deuil, aux compatriotes blessés, aux soldats blessés au combat qui souffrent dans leur cœur et leur chair du fait des différentes guerres qui secouent notre pays.

Il vous arrive comme à moi d’apprendre que tout va bien dans notre pays. Mais en vérité, qui le croît réellement ?

Personne ne peut nier que notre pays est traversé par des crises multiformes. La crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, en plus de s'enliser davantage, a franchi le seuil de l'inacceptable. La situation de l'emploi est largement insatisfaisante. Le chômage et la pauvreté atteignent des niveaux records. Le pouvoir d'achat de l'immense majorité de camerounais ne cesse de s'effondrer. Le Cameroun a cessé de jouer son rôle important de moteur économique de l'Afrique centrale. Ce sont des signes clairs d’une crise évidente de leadership.

En dépit des difficultés actuelles, il est bon de pouvoir se dire que les camerounais sont capables de s’unir et de montrer aux autres Nations ce qu’ils valent quand le danger est là. Il nous faudra la détermination, l’abnégation et le courage nécessaires pour surmonter tous ces problèmes.

Le Cameroun est à la croisée des chemins.

Chers Compatriotes,

Dans l’Histoire des communautés humaines, se mêlent parfois pour des causes diverses la joie et la douleur. Ce qui nous rappelle fatalement que nul n’est à l’abri du malheur et que le premier devoir de ceux qui ont la chance d’être épargnés est de se montrer plus encore solidaires de ceux que frappe le destin. Cette leçon vaut pour tout et pour tous.

Tous les camerounais ont le droit d’être respectés et considérés. Dans la guerre contre Boko Haram, on n’a pas brûlé des villages. Dans le règlement du conflit de Bakassi, la diplomatie a prévalu. Il n’y a pas eu de déplacés. Rien ne saurait justifier l’horreur qui se passe dans ces deux régions. Les violences doivent cesser et la paix retrouvée. J’appelle à un cessez le feu.

Nous n’apporterons pas la paix en brûlant les villages, mais en les construisant. Nous ne pouvons pas brûler nos écoles ….. Nous ne devons pas partager cette conception d’un Cameroun divisé en deux camps. Nous devons nous reconcilier avec notre Histoire commune. Nous devons être conscients que tout homme qui aspire à rassembler le Cameroun, à reconcilier les camerounais, possède cette capacité indispensable à surmonter les barrières ethniques, ethnicistes, tribalistes et extrémistes.

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C’est toute la noblesse de la politique d’être capable de parler à tous ceux qui sont naturellement d’accord avec vous, en même temps à tous ceux qui ne sont prêts à faire qu’un bout de chemin avec vous ainsi qu'à tous ceux qui ne sont pas d'accord avec vous. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de différences, mais nous ne pourrons construire que sur l'unité dans la diversité.

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Rien n'explique encore moins ne justifie l'absence d'un débat national inclusif chaque fois que l'intégrité du territoire et surtout le vivre ensemble sont en péril. Nous devons nous arrêter, nous parler et discuter avec humilité. Il n'y a pas de honte à cela. Notre Nation est au-dessus de tout et de tous.

Source: www.camerounweb.com