L’universitaire et homme politique Vincent-Sosthène Fouda adresse un vibrant message au peuple camerounais à l’occasion de la célébration de la 52eme édition de la fête de l’unité nationale.
Le message souligne l'importance historique du 20 mai, journée symbolisant l'unité retrouvée du Cameroun et l'intervention du peuple dans le cours de son histoire. Fouda rappelle que cette date commémore à la fois un moment clé et les valeurs fondamentales de la République camerounaise : la paix, le travail et l'unité dans la diversité.
Il insiste sur la nécessité de préserver et enrichir la République, bien précieux dans un monde d'intolérances et de violences. La République incarne une éthique, une vision d'élaborer les règles communes par l'ensemble des citoyens dans l'égalité et le respect des différences.
Fouda souligne les devoirs particuliers du Cameroun où l'État et la Nation s'engendrent mutuellement, appelant à refuser tout particularisme au détriment de l'unité nationale. Il prône une vigilance contre les dérives menaçant l'appartenance à la Nation camerounaise, ouverte à ceux qui en partagent les valeurs.
Enfin, il évoque la fête nationale comme un moment d'unité populaire à célébrer dans la joie d'être ensemble, dans un esprit de rassemblement et de partage.
Mes chers compatriotes, célébrer le 20 mai, c’est d’abord célébrer un moment fort de notre Histoire. Célébrer le 20 mai, c’est aussi mettre à l’honneur notre République et ses valeurs de Paix, de Travail dans cette Patrie diverse mais construite sans couture tellement nous sommes un.
Célébrer le 20 mai, c’est enfin rappeler que le CAMEROUN a fait, depuis 52 ans le deuil d’une partie de son territoire partie dans un pays voisin et que les séquelles de cette blessure sont profondes en chacun de nous. Le 20 mai c’est Notre fête Nationale de Notre Unité retrouvée, construite et renforcée tous jours.
Au-delà en effet, du contenu même de la journée du 20 mai 1972, et au-delà de ses conséquences pour notre pays, le 29 mai est le symbole d’une intervention majeure et nouvelle du Peuple du Cameroun dans son Histoire et dans sa vie.
Avec son accession à l’indépendance le 1er janvier 1960, à partir de ce 20 mai 1972, et de la réalisation de notre unité, c’est un peuple auparavant « divisé de part et d’autre du Mungo » qui a commencé à devenir un peuple « acteur » de sa souveraineté et de sa vie.
En ce sens, le 20 mai est sans doute la première de « ces dates symboles » lors desquelles le peuple modifiera le cours des évènements et donc le cours de notre Histoire. Oui, le 20 mai, c’est bien le peuple qui est entré en scène et en ce 20 mai 2024, 52 ans plus tard, il est plus que jamais nécessaire qu’on se le rappelle.
Mesdames, Messieurs, Mes chers concitoyens, le 20 mai est d’abord la FÊTE DE LA RÉPUBLIQUE.
Notre République, cette République qui est un peu comme l’air que l’on respire, quelque chose dont on ne se rend vraiment compte que lorsqu’elle se raréfie… En ces temps que nous vivons et qui résonnent des fracas d’une guerre séparatiste aux pieds du Mont Cameroun, guerre d’intégrismes de Boko haram, d’intolérances, de violences et de désordres de tous ordres, célébrer notre 20 mai doit être plus que jamais l’occasion de nous rappeler que nous disposons, avec la République et la Démocratie, d’un bien d’autant plus précieux qu’il reste rare dans le monde.
C’est un bien qui mérite qu’on se batte pour lui pour le préserver, pour l’enrichir, pour l’enraciner, pour le conforter… et d’abord au quotidien dans nos villages et villes, dans nos bourgades et quartiers, dans notre Patrie, le Cameroun, partout en Afrique mère et bien au-delà dans le monde.
La République n’est en effet pas seulement une forme de gouvernement. C’est une éthique, une manière de voir le monde, un mouvement, une espérance. C’est la volonté de faire en sorte que les règles de la vie en commun soient largement élaborées par l’ensemble de celles et ceux auxquelles elles s’appliquent.
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C’est l’exigence d’une Egalité par le respect des différences dans le cadre bien sûr de nos règles et nos valeurs communes, CONSACRÉE par notre Constitution car, pour nous CAMEROUNAIS, la Nation est liée à la République.
L’État et la Nation chez nous s’engendrent mutuellement. Cela nous donne des devoirs particuliers. Cela aussi définit la Nation camerounaise « comme un peuple assemblé dans la volonté de vivre ensemble et de se construire ensemble ».
La Nation ne doit en effet pas se réduire à un « je ne sais quel conglomérat de communautés ethniques ou religieuses » La Nation ne peut pas non plus se réduire à la juxtaposition de groupes autonomes, indifférents voire même hostiles.
Nous devons donc faire preuve d’une vigilance extrême pour refuser toute dérive qui accepterait des droits ou des devoirs particuliers pour des groupes particuliers dans la Nation, mais ce, en refusant aussi toute dérive qui aboutirait à refuser le droit à l’appartenance à la Nation à celles et à ceux qui, vivant avec nous, partagent nos valeurs tout en restant fiers des acquis d’ailleurs.
Les Camerounais sont Camerounais partout où ils se trouvent et portent en eux une part entière de notre pays, une partie de l’entièreté de sa superficie.
C’est tout l’enjeu de l’adéquation entre la nationalité en termes juridiques et l’appartenance à la Nation en termes politiques, sociaux, sociétaux, culturels, citoyens et donc Cultuels car je crois à la triconfessionnalité de notre pays. De ce point de vue aussi, le CAMEROUN, sa République, sa conception de la Nation, peuvent et doivent être un exemple pour une Afrique, malgré son âge encore en construction.
Enfin, et j’en terminerai par ce point, le 20 mai, c’est aussi l’occasion de faire la fête, parce que la fête fait partie de ces moments d’Unité du Peuple Camerounais quand elle porte ce très beau nom de « fête NATIONALE ».
Oui, notre Fête Nationale est une grande fête que le Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie voudrait populaire dans le sens le plus riche et le plus respectable du mot.
C’est une fête qui doit rassembler dans le plaisir d’être ensemble et de partager des moments de plaisir, des moments de joie.
Certaines villes, certaines communes offriront si leurs budgets le leurs permettent, de magnifique feu d’artifice.
Merci donc mes chères concitoyennes et mes chers concitoyens pour votre présence au Cameroun, à l’extérieur du Cameroun mais avec un cœur de Camerounais.
Que vive donc et à jamais le 20 mai !
Que vive donc et à jamais notre République, la
République du CAMEROUN
Que vive donc notre Fête Nationale !