Au cours d’une conférence de presse tenue ce mardi 10 octobre 2017 à Douala, le Réseau des avocats contre la peine de mort a fait une sortie sur la situation des condamnés à mort au Cameroun.
Cette sortie avait pour prétexte la commémoration de la 15e journée mondiale contre la peine de mort célébrée par 19 pays abolitionnistes dans le monde, sous le thème «Pauvreté et peine de mort». Le Réseau des avocats contre la peine de mort justifie ce thème par la forte condamnation à mort des personnes qui n’ont pas les moyens pour assurer leur défense. Ces derniers sont généralement dans l’incapacité de se payer un avocat ou de poursuivre toutes les démarches juridiques pour un procès équitable.
Ainsi donc, au Cameroun, «235 condamnés à mort sont présents dans les prisons du Cameroun». Selon les statistiques rendues publiques par ces avocats, ce jour, et relayées par radio Balafon émettant depuis Douala, la capitale économique, la Prison de Bafoussam compte 21 condamnés à mort, la prison centrale de Douala Kodengui détient 22 condamnés à mort, à Douala, la prison de New-Bell compte 3 condamnés à mort. Et c’est la région de l’Extrême-Nord qui est en tête du record du nombre des condamnés à mort au Cameroun avec 189 détenus dans cette condition devant les juridictions militaires.
Le Cameroun fait encore partie des 54 pays à travers le monde qui continuent de condamner des personnes à mort. L’ordonnancement juridique du Cameroun maintient encore la condamnation à mort comme conclusion dans les tribunaux. Toutefois, les condamnés à mort du Cameroun se confondent généralement à des condamnés à vie. Ces derniers ne sont plus exécutés depuis 1997 au Cameroun. Certains ont d’ailleurs bénéficié de réduction de peine.
Par ailleurs, apprend-on, sur 54 pays à travers le monde qui continuent de maintenir et d’appliquer la peine de mort dans leur ordonnancement juridique le Japon, le Brésil, la Russie arrivent en tête du classement. Pour l’heure, 19 pays sont abolitionnistes de la peine de mort dans leur ordonnancement juridique.