24 avril 2004 : Paul et Chantal Biya évitent le pire de justesse

• L’avion du couple présidentiel avait eu une panne en plein vol

• Paul Biya était furieux et apeuré

• Plusieurs ministres ont été jetés en prison après l’incident

Bien qu'il n'aime pas les sommets des chefs d'Etats africains, Paul Biya rate rarement les occasions de se déplacer en Suisse ou en France. Le président Cameroun qui a élu sa seconde résidence à l'hôtel Intercontinental de Genève, est un habitué des airs. Et pourtant le 24 avril 2004 Paul Biya avait eu la frayeur de sa vie. En plein vol, le commandant à bord Benoit Betam s'approche du président et l'informe que les volets des ails de l'Albatros ne rentraient pas.

Paul Biya panique. Il est habité par un sentiment étrange. L'homme est en effet partagé entre frayeur et colère. Frayeur, parce que le chef de l'Etat voyageait avec sa famille. Tous les pires scénarios défilent dans sa tête. Il est conscient que leur chance de survie en cas de crash est quasi-nulle.

Paul Biya est surtout en colère par ce que ses proches collaborateurs lui avaient vendu les qualités du nouveaux Boeing 767-216/ER qu’il avait commandé chez le constructeur américain en attendant la livraison de son jet 737 Business en fabrication. Bonne nouvelle, le problème technique a été résolu au bout de quelques minutes. Mais les conséquences de cet incident seront graves.

Plusieurs proches collaborateurs du président de la République sont visés par des enquêtes puis jetés en prison.

« Une frayeur présidentielle en avion peut avoir des conséquences inattendues. Le 24 avril 2004, une avarie de l’appareil officiel du chef de l’État – L’Albatros – déclenche une affaire qui aboutira à l’emprisonnement de plusieurs hauts fonctionnaires, dont Jean-Marie Atangana Mebara et Marafa Hamidou Yaya, deux anciens secrétaires généraux de la présidence (SGPR), Jérôme Mendouga, ex-ambassadeur aux États-Unis, et Yves-Michel Fotso, ancien directeur général de Cameroon Airlines », écrivait Jeune Afrique.