Le 1er avril 2018, des combattants de la secte islamiste nigériane Boko Haram, ont fait irruption dans la localité camerounaise de Zuru, située non loin d’Amchidé, ville frontalière au Nigeria. Les assaillants, lourdement armés, ont surpris des bergers en train de faire paître leurs troupeaux, et ont emporté 245 bœufs et 193 chèvres, qui ont été conduits au Nigeria.
«Il était un peu plus de 13h quand les bergers, dont les animaux ont été arrachés, se sont présentés au poste de contrôle pour nous informer de l’attaque. Nous avons immédiatement informé notre président, qui a aussitôt mobilisé tout le Comité de vigilance. Nous avons pris les assaillants en chasse sur plusieurs dizaines de kilomètres.», a confié au trihebdomadaire l’œil du Sahel, Maïna Kelani, membre du Comité de vigilance d’Amchidé.
«Nous étions tous mobilisés et espérions les rattraper. A un moment, nous avons entendus des coups de feu, tirés dans notre direction, afin de limiter notre progression. Ils avaient posté deux éléments pour assurer leur couverture. Nous n’étions pas suffisamment armés pour leur faire face (…) C’est comme cela que nous avons lâché prise et avons rebroussé chemin, de peur de courir le risque de tomber dans un guet-apens. Nous sommes retournés à Amchidé aux environs de 22h.», raconte Abba Goni, l’un des bergers victimes de cette incursion de Boko Haram.