Le ministre camerounais en charge de l'Administration territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji, a affirmé que plus de 27.000 armes et munitions étaient en circulation à travers le pays pour moins de 3800 autorisations accordées aux individus.
A ce jour, a-t-il déclaré vendredi, au cours d’une concertation avec les armuriers, «le nombre d'armes en circulation est largement supérieur à celui des autorisations dûment accordées par les autorités compétentes».
Évoquant des proportions inquiétantes du phénomène, qui représente désormais «une réelle menace à l'ordre public», il a dénoncé la détention d'armes à feu, modernes ou de fabrication artisanale confondues, sans la moindre autorisation y relative.
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Faisant état de liens dolosifs avérés entre les acteurs, Paul Atanga Nji a dénoncé avec véhémence ceux des armuriers derrière lesquels se cachent des opérateurs «véreux» et qui entretiennent des rapports coupables avec des groupes de bandits de grand chemin.
La responsabilité légale et individuelle de ces mis en cause sera désormais engagée en cas de dysfonctionnements imputables à son entreprise, a averti le MINAT.
Le 5 avril dernier, Paul Atanga Nji avait annoncé, par voie de communiqué, l’interdiction, «jusqu’à nouvel ordre», de la
vente des armes de chasse et de protection ainsi que de leurs munitions dans les régions de l’Adamaoua, du Centre, du Littoral, de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Il a par la même occasion prescrit aux autorités locales la fermeture de toutes les armureries ouvertes dans lesdites régions ainsi que l’inventaire exhaustif des stocks d’armes et de munitions disponibles à date dans les armureries, mais également des diverses commandes en cours ou en instance.
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Le MINAT, par ailleurs secrétaire permanent du Conseil national de sécurité (CNS), a justifié sa mesure par le constat de la prolifération et de la circulation illicite des armes à feu de tous calibres et de leurs munitions, une situation «davantage aggravée par le fait que, contrairement à ce que prescrit la loi, les responsables des différentes armureries ne tiennent pas toujours, de manière systématique, des fichiers numériques et physiques devant permettre de retracer toutes les opérations qu’ils ont effectuées.»
Pour lui ce manquement, de la part des responsables des armureries, ne permet pas à l’administration de disposer, en temps réel, d’informations utiles et fiables sur les dates d’entrée et de sortie des armes et munitions vendues ou achetées par des individus, les caractéristiques desdites armes et munitions, les quantités stockées et vendues ainsi que sur l’identification, le domicile ou la résidence des différents clients.
Face à ce constat et sous peine de sanctions administratives et pénales, tous les détenteurs d’armes à feu, modernes ou de fabrication artisanale et ne disposant pas d’autorisation, ont été invités à les déposer impérativement, dans un délai maximum de 30 jours, auprès de l’autorité administrative territorialement compétente.
Par ailleurs, eu égard à la multitude de fausses autorisations d’achat et de port d’armes en circulation, les détenteurs d’armes ayant obtenu une autorisation, de quelque nature que ce soit, doivent se faire identifier à nouveau auprès de ladite autorité.