Le journaliste Boris Bertolt a révélé en exclusivité, vendredi le 26 juillet 2024, par rapport à l’affaire qui oppose le Cameroun à Sundances Ressources, que les avocats et le cabinet d’expertise réclament un milliard et demi à l’État du Cameroun qui ne paie ses factures. C’est une somme conséquente qui illustre à quel point il est reproché à l’institution camerounaise son agissement.
Selon la source, la décision de la Cour internationale et d’arbitrage de Paris dans le cadre du contentieux opposant Sundances Ressources à la République du Cameroun est attendue pour le 9 septembre 2024. La partie camerounaise a demandé un report, apprend-on.
« Et pour cause, l’avocat du Cameroun, Maître Thierry Lauriol, associé au sein du cabinet Jeantet à Paris et le cabinet en charge de l’expertise technique désigné par l’État du Cameroun, le cabinet FairLinks n’ont pas été payés jusqu’à ce jour », continue Bertolt.
Il a appris que le cabinet Jeantet avait été contracté par l’État du Cameroun pour assurer sa défense face à Sundances Ressources suite à une lettre du 25 avril 2022 signé de l’ancien ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Gabriel Dodo Ndoke. « Sauf que jusqu’à ce jour, l’État du Cameroun ne s’est pas acquitté de ses honoraires. Le cabinet Jeantet lui réclame des factures sur 2022, 2023 et 2024. Pour un montant total de 2 millions d’euros », lit-on sur la page Meta du lanceur d’alerte.
Boris Bertolt évoque aussi que « les multiples correspondances adressées au gouvernement camerounais sont restées sans suite. La dernière a été adressée au ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Fuh Calistus Gentry en date du 02/07/2024. Plus encore, l’État du Cameroun ne s’est acquitté d’aucune provision des frais et coût de l’arbitrage auprès de la Chambre de commerce internationale en dépit du fait que les avocats ont réussi à les faire considérablement réduire. Même situation pour le cabinet FairLinks qui a réalisé l’expertise technique et financière afin de démontrer que les réclamations de Sundances Ressources ne correspondaient pas à leurs investissements. FairLinks réclame à son tour 375 000 euros à l’État du Cameroun ».
C’est soit 175 000 euros relatifs à l’établissement du premier rapport d’expertise en octobre 2023 et le versement d’une somme de 200 000 euros au titre de la seconde phase de sa mission pour l’établissement d’un rapport complémentaire. « Face à ces multiples impayés, le cabinet FairLinks a suspendu sa mission sur ce dossier », dit-il.
Du côté du Cameroun, le ministre des Finances, Louis-Paul Motaze a été saisi selon nos renseignements. Nous avons également appris que si le Cameroun n’entame pas des discussions avec les avocats et qu’il perd le procès, il s’expose jusqu’à 3 000 milliards de francs CFA de compensation à Sundances Ressources. Information également confirmée par Bertolt.