37 000 milliards de FCFA : le plan révolutionnaire de Bougha Hagbe pour financer le Cameroun

L'ancien fonctionnaire du FMI Jacques Bougha Hagbe dévoile à Jeune Afrique un projet économique audacieux basé sur l'actionnariat populaire. Avec des chiffres précis et des mécanismes inédits, le candidat à la présidentielle propose de rompre avec la dépendance aux financements extérieurs.

Dans une révélation exclusive accordée à Jeune Afrique, Jacques Bougha Hagbe, candidat du Mouvement citoyen national camerounais (MCNC), dévoile pour la première fois les contours financiers de son projet présidentiel. L'ancien du FMI chiffre à 37 000 milliards de francs CFA (56 milliards d'euros) les besoins de financement pour relancer l'économie camerounaise.

Un montant colossal qui dépasse largement les capacités actuelles du pays. "Le total de la dette du Cameroun vis-à-vis de tous ses partenaires est de 2 500 milliards de francs CFA. On est très loin du compte espéré", confie-t-il à Jeune Afrique, mettant en perspective l'ampleur du défi.

Face à ce défi titanesque, Bougha Hagbe propose à Jeune Afrique une approche révolutionnaire qu'il baptise "souverainisme économique fondé sur l'actionnariat populaire". Cette stratégie, jamais testée selon ses propres aveux au magazine, vise à mobiliser les ressources internes plutôt que de recourir aux financements extérieurs.

"Nous allons limiter l'endettement de l'État car les grands projets de développement seront conduits par des entreprises populaires qui pourront lever des capitaux en émettant de nouvelles actions", explique-t-il dans les colonnes de Jeune Afrique.

L'une des révélations les plus audacieuses faite à Jeune Afrique concerne la création d'un "réseau financier des peuples africains". Ce mécanisme inédit viserait à faciliter les échanges et la convertibilité des monnaies africaines sans passer par "les grandes devises actuelles".

Cette proposition, dévoilée exclusivement à Jeune Afrique, s'inscrit dans une logique de rupture avec les mécanismes financiers internationaux que Bougha Hagbe connaît pourtant bien pour y avoir évolué pendant plus de vingt ans.

Des "entreprises populaires" pour remplacer les entreprises publiques

Selon les révélations faites à Jeune Afrique, le plan de Bougha Hagbe prévoit le remplacement systématique des entreprises publiques par des "entreprises populaires". Ces nouvelles structures, contrôlées par les citoyens, constitueraient l'épine dorsale du nouveau modèle économique camerounais.

Le magazine Jeune Afrique révèle également que ce système s'accompagnerait de la mise en place d'un financement des infrastructures par des structures spéciales entièrement contrôlées par les populations.

Dans ses confidences à Jeune Afrique, Bougha Hagbe laisse entendre que son passage en Haïti comme représentant résident du FMI en 2010 a été déterminant dans l'élaboration de sa vision. "Il y a sûrement des choses qu'on aurait dû faire et qui n'ont pas été faites", reconnaît-il au magazine, évoquant l'échec de la reconstruction post-séisme malgré les milliards mobilisés.

Cette expérience, révélée à Jeune Afrique, semble avoir nourri sa méfiance envers les mécanismes internationaux traditionnels et renforcé sa conviction qu'une autre voie est possible pour le développement africain.