Dans la nuit du 14 juillet 2015, les combats ont été violents entre un détachement du Bataillon d’intervention rapide (BIR) et des éléments de la secte terroriste Boko Haram. Selon nos informations, les militaires camerounais stationnés à Kerawa sont tombés dans une embuscade au niveau du village Ndaba Koura, frontalier du village nigérian de Goudeli.
Les éléments de Boko Haram, lourdement armés à bord de véhicules et de motos, ont cependant rencontré une très forte opposition de l’armée camerounaise. Laquelle ne compte dans ses rangs qu’un blessé, un adjudant, et la mise hors service d’un véhicule militaire.
La secte a par contre abandonné sur le terrain trois corps, trois motos, quatre vélos et un pick-up totalement détruit. «Boko Haram a pour habitude d’emporter ses corps, ce qui nous laisse à penser que nous avons fait un très bon chiffre. Cependant, il est difficile de donner une réelle estimation», explique un officier sur zone.
Lequel reconnaît avoir perdu, malgré la violence de l’attaque, outre le sérieux endommagement du véhicule militaire, une arme collective, quatre armes légères et quatre gilets pare-balles. Les assaillants, très nombreux au vu du dispositif déployé sur le terrain, ont replié au Nigeria. Au même moment, à Zeleved, des membres de Boko Haram à motos ont tenté de s’infiltrer dans ce village de l’arrondissement de Mayo-Moskota qui a déjà payé un lourd tribut au conflit.
Deux d’entre eux ont été tués et leurs armes récupérées par l’armée. Quant aux autres, ils se sont enfuis au Nigeria. En moins d’une semaine, Boko Haram a mené des opérations dans les trois unités administratives les plus touchées par ses exactions : double attentat-suicide à Fotokol (Logone et Chari), embuscade à Ndaba (Mayo-Sava) et incursion à Zeleved (Mayo-Tsanaga).
«L’armée nigériane n’a toujours pas fait de progrès pour réduire le champ d’action de Boko Haram dans l’Etat de Borno, limitrophe de la région de l’Extrême-Nord. Aussi longtemps que cet effort ne sera pas fait, ni par l’armée nigériane ou toute autre force, il s’exercera toujours sur les positions défensives camerounaises une forte pression», souligne un haut gradé de l’armée.