Soixante jours et toujours pas de nouvelles du leader sécessionniste Sisiku Ayuk Tabe, extradé au Cameroun le 26 janvier dernier. Les médias nationaux et étrangers ont annoncé que lui et une trentaine d’autres personnes arrêtées le 5 janvier à Abuja, sont détenus au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed). Rien ne permet à ce jour de confirmer cette information. Ce d’autant plus qu’à la Division de la communication du ministère de la Défense, on ne juge pas nécessaire de divulguer leur lieu de détention.
« Je n’ai pas le droit de parler d’une personne en garde à vue. Adressez-vous au commissaire du gouvernement. Dans tous les pays du monde, l’instruction est sacrée et les opportunités de communication déclinées par le commissaire du gouvernement », déclare le colonel Didier Badjeck, responsable de ce département.
Contacté il y a un mois au sujet de la détention de Sisiku Ayuk Tabe, le porte-parole de l’armée avait indiqué que celui-ci avait déjà été présenté au commissaire du gouvernement du Tribunal militaire de Yaoundé, et qu’il avait signifié à Ayuk Tabe sa détention préventive. Le commissaire du gouvernement, lui, dit qu’il n’en est rien. Sisiku reste entre les mains de la police, qui continue les enquêtes. C’est au terme desdites enquêtes que Ayuk Tabe lui sera présenté. Sans fournir de précisions sur leur sort actuel, le colonel Didier Badjeck avait alors assuré que des dispositions étaient prises pour assurer les droits d’Ayuk Tabe et de ses compagnons, en tant que détenus. Cette précision constitue l‘intégralité de ce que sait, ou est disposé à dire, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement Issa Tchiroma Bakary. « Je n’ai pas les détails de leur sort actuellement. Mais, vous pouvez être certains que tous leurs droits sont respectés. Leur droits à la santé, aux visites, et tous ceux que prévoit la loi camerounaise leur sont garantis », soutient Issa Tchiroma Bakary.
Toujours pas de trace de Ayuk Tabe
Jusqu’à ce 5 mars, les proches du premier président nommé de l’Etat imaginaire d’Ambazonie n’ont pas encore accès à lui. Me Agbor Balla a indiqué que, malgré toutes leurs initiatives, lui et trois autres avocats – dont Me Assira et Me Bernad Muna – n’avaient pas encore pu parler à celui dont ils doivent assurer la défense. Début février, ceux-ci s’étaient plaint du manque de collaboration des éléments des forces de sécurité qui ne leur avaient pas permis de voir Ayuk Tabe et ses compagnons. L’épouse du leader anglophone avait aussi manifesté son inquiétude sur le sort du leader anglophone. Dans une noter largement reprise par les médias camerounais Lilian Ayuk Tabe avait demandé au gouvernement de lui faire parvenir une vidéo pour prouver que son mari est encore en vie.