Le Gouvernement camerounais en collaboration avec l'ONU réunit ses partenaires et donateurs lundi à Yaoundé pour lever 600 millions de dollars destinés au développement pour les deux prochaines années, dans un contexte de crise humanitaire à l'Est et dans le Nord du pays.
Confronté depuis 2014 dans l'Extrême-Nord à la menace terroriste due à la secte islamiste Boko Haram, le Cameroun accueille sur son sol près de 90.000 réfugiés nigérians, selon les estimations officielles qui recensent aussi quelque 200.000 déplacés internes.
C'est une crise humanitaire majeure qui nécessite d'importants financements, tout comme celle qui affecte les régions de l'Est et d'Adamaoua, où vivent aussi près de 260.000 réfugiés centrafricains arrivés par vagues successives depuis le coup d'État de François Bozizé en 2003 puis le conflit ayant suivi la chute de celui-ci par l'ex-alliance rebelle de la Séléka en 2013.
Ces différentes situations d'urgence figurent parmi les priorités du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement (PNUAD) pour le Cameroun 2018-2020, qui prévoit un montant de 600 millions de dollars (plus de 300 milliards de FCFA), objet de la réunion prévue avec les partenaires et donateurs du pays d'Afrique centrale lundi à Yaoundé, rapporte China.org.cn.
«Dans un contexte où le Cameroun fait face à une crise humanitaire sans précédent dans sa partie septentrionale et à l'Est, le PNUAD 2018-2020 met l'accent sur la construction d'une économie solide, diversifiée, résiliente et qui ne laisse personne en marge», souligne l'ONU dans un communiqué de presse.
«La réduction de l'extrême pauvreté, le renforcement du lien entre l'humanitaire et le développement, avec pour cibles premières les réfugiés, les personnes déplacées internes, et les populations hôtes, plus particulièrement les enfants, les femmes, les jeunes (15-34 ans) et autres groupes vulnérables dans les régions cibles sont les objectifs principaux de ce cadre de coopération», ajoute le communiqué.
Ce plan avait été signé en décembre. Il s'articule autour de quatre programmes prioritaires. Le développement des emplois décents et l'inclusion sociale prévoient l'allocation de 9,9% des 600 millions de dollars de budget. La santé et la nutrition couvrent 38,3% de ces fonds, l'éducation et la formation professionnelle 6,3% et la résilience, le relèvement précoce et la sécurité alimentaire 45,5%.
Le concours des partenaires et donateurs est sollicité pour la mobilisation des trois quarts de ce budget (68,8%, soit un total de 434 millions de dollars).
Le précédent plan d'aide au développement s'étalait sur la période 2013-2017. Révisé en 2015 suite à l'ampleur de la double crise humanitaire de l'Extrême-Nord, de l'Est et de l'Adamaoua, il se chiffrait à 294,881 millions de dollars.