70% des réfugiés favorables à leur rapatriement volontaire

CAR Refugees In Cameroon Photo d'archives utilisée à titre d'illustration

Tue, 28 Jun 2016 Source: L’Oeil Du Sahel

L’accord tripartite de leur rapatriement prendra effet au mois de juillet prochain.

Le retour au bercail des réfugiés nigérians vivant au Camp de Minawao n’est plus qu’une question de temps. En effet, le Cameroun et le Nigeria ont paraphé le 9 juin 2016, à Abuja, un projet d’Accord tripartite relatif au rapatriement volontaire des réfugiés nigérians vivant au Cameroun.

Cet Accord tant attendu, qui sera entériné au mois de juillet prochain, a été signé par René Emmanuel Sadi, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation représentant le Cameroun et son homologue Abdulrahman Bello Dambazau, qui représentait la partie nigériane. Ce projet d’Accord est rendu possible grâce à l’implication effective des responsables du HCR des deux pays. Ce 15 juin 2016, nous nous sommes rendus au camp de Minawao où vivent à cette date, 56 831 réfugiés, pour capter leurs avis sur la nouvelle de leur rapatriement, véhiculée par les responsables du HCR.

Il se dégage des réactions recueillies que trois groupes se sont constitués à l’annonce de l’information sur l’Accord de rapatriement en cours de signature. Le premier groupe, majoritaire, prêt à quitter le Cameroun, a accueilli favorablement la nouvelle du retour au bercail. Le deuxième groupe est très pessimiste sur l’effectivement du rapatriement volontaire.

Dans ce groupe, les réfugiés sont d’ores et déjà inquiets de quitter le Cameroun, par peur de revivre dans leur pays, les atrocités cauchemardesques de Boko Haram. Pour eux, il est encore très tôt de les rapatrier, car clament-ils, selon les nouvelles qui leur parviennent, leurs villages ne sont pas encore libérés totalement de l’emprise de Boko Haram. Le troisième groupe, quant à lui, est hostile à tout projet du retour au Nigeria.

Emerveillés et séduits par la paix et la tranquillité qui règnent au Cameroun, les réfugiés de ce groupe n’ont pour seul souci que d’obtenir la nationalité camerounaise, afin d’y résider définitivement. «Je suis le représentant des réfugiés, je suis avec eux et au milieu d’eux chaque jour. Donc, je suis bien placé pour connaitre ce que vivent les réfugiés. Ils ne sont pas assez renseignés sur la situation qui prévaut maintenant dans les différentes localités d’où ils sont venus.

Certains ont déjà mis longtemps ici. Ils avaient tout perdu. Ils ne savent pas comment reprendre la vie après leur retour. Ils ne savent pas où mettre la tête. Parmi nous les réfugiés, beaucoup souhaitent acquérir la nationalité camerounaise pour vivre définitivement dans ce beau pays paisible. L’Accord pour notre rapatriement volontaire est bien, mais pour le moment, nous avons peur. Je ne pense pas que toutes les conditions sont réunies», s’inquiète Ali Shouek, président des réfugiés de Minawao.  

Source: L’Oeil Du Sahel