L’information est rapportée par le lanceur d’alerte Boris Bertolt. Les juges de la cour d’appel de Douala serait sur le point de soutirer 8 milliards à une organisation dans une rocambolesque affaire.
C’est aujourd’hui un secret de polichinelle. La majorité des camerounais considèrent la magistrature comme le corps l’un des corps les plus corrompus du Cameroun. Les invitations récentes et mises en garde du ministre de la Justice, Laurent Esso ne semblent pas être écoutées et l’affaire du Groupement Professionnel des Acconiers du Cameroun (GPAC) l’illustre à suffisance. Mais plus encore le lie : la Cour d’appel de Douala qui est devenu le cimetière de la justice au Cameroun.
Déjà, Un acconier, parfois écrit « aconier » est un entrepreneur ou une entreprise dont le métier consiste à charger, arrimer et décharger les marchandises sur les bateaux. Il est à la fois responsable de la gestion du matériel nécessaire aux déplacements des marchandises, mais aussi des formalités juridiques liées au transit de marchandises dans les ports. Les acconiers emploient les dockers. Le Groupement Professionnel des Acconiers du Cameroun (GPAC) est donc un syndicat professionnel regroupant certaines compagnies d’acconage du Port de Douala. Il gère pour le compte de ses membres les travailleurs occasionnels communément appelés dockers qui les utilisent pour leurs opérations de manutention selon les besoins et flux de leurs activités.
En Juillet 2014, en pleine saison de pluie, les parties sont confrontées à une situation qui n’est pas prévue par la Convention Collective Nationale de la Manutention Portuaire : Comment rémunérer le travailleur recruté en « sacherie » (l’une des 36 disciplines de la manutention portuaire) dont la prestation se trouve interrompue du fait de la pluie.Les parties entament des négociations et aboutissent au Protocole d’accord de Juillet 2014 sur le « pointage en sacherie en cas d’interruption par la pluie ».
Cet accord qui est signé par les représentants des travailleurs dockers (délégués du personnel élus) et les représentants du GPAC, sera appliqué jusqu’en 2018 uniquement sur le cas du « pointage en sacherie en cas d’interruption par la pluie », date de la révision de la Convention Collective Nationale de la Manutention Portuaire.
A cette époque en 2014, le Syndicat Départemental des Travailleurs de la Manutention Portuaire et Assimilés du Wouri en abrégé SDTMPAW vient de perdre les élections et surtout son hégémonie dans le secteur depuis une dizaine d’années. C’est ce syndicat (SDTMPAW), du fait de la perte des élections et de sa chute ne participera pas aux négociations ayant abouti au Protocole d’Accord de Juillet 2014 sur le « pointage en sacherie en cas d’interruption par la pluie », Qui va saisir le Conseil d’Arbitrage de la Cour d’Appel du Littoral pour le compte prétendu des travailleurs dockers.
Le SDTMPAW dit que l’application du Protocole d’Accord de Juillet 2014 sur le « pointage en sacherie en cas d’interruption par la pluie » de 2014 à 2018 a entraîné un manque à gagner aux dockers. C’est ce manque à gagner que le Conseil d’Arbitrage a évalué à la somme de 8 milliards.584.040.000 F.CFA.
Problème : Quels sont les « dockers » concernés. Aucune liste n’a été produite, aucun nom n’a été cité, aucun collectif n’a été constitué, le SDTMPAW n’a même pas pu produire la liste de ses adhérents malgré la demande du Conseil d’Arbitrage. Tous les travailleurs dockers ne sont pas et ne peuvent pas être représentés par le SDTMPAW alors qu’il y a une vingtaine de syndicats de la manutention portuaire. Sur cette base, qu’est-ce qui peut motiver une telle décision si ce n’est une stratégie masquée de quelques magistrats de vol de plus de 8 milliards Fcfa ?. Nous y reviendrons.