Les habitants de Bamenda n’attendent pas vraiment grand-chose de la série de concertations initiées par le Premier Ministre.
Depuis le 15 octobre 2017, le Premier Ministre a initié une série de concertation avec les acteurs sociopolitiques des régions anglophones. A Bamenda, la capitale régionale du Nord-Ouest, les avis sont partagés sur l’importance de cette mission dans la recherche d’une solution définitive à la crise qui secoue les régions anglophones depuis un an.
Ces avis sont contenus dans La Nouvelle Expression (LNE) parue le 18 octobre 2017. Pour Stanislas Niba, c’est une mission programmée pour échouer. « C’est une mission qui va échouer. Rien n’a changé, le PM revient et le dialogue avec les mêmes personnes qui n’ont même pas de crédibilité au sein de la population », pense-t-il.
Un avis pas très différent de celui de Alberto Ngwa. Ce dernier soutient que le casting des personnes à rencontrer a été mal effectué. « Tous ces gens que j’ai vus à la télé rencontrer le Premier Ministre, ce sont tous des gens du RDPC, ils ne connaissent pas nos souffrances ». D’autres se montrent plus virulent.
Le cas de Sylvestre Nghan, un activiste anglophone. « Nous condamnons fermement et rejetons ces visites. C’est la preuve que le gouvernement n’a rien compris, on ne veut pas écouter le problème des anglophones. On ne peut pas résoudre ce problème sans passer par l’histoire des deux Cameroun », dit-il.
Certains encore estiment que le chef du gouvernement aurait dû commencer par les populations situées en zones rurales. « Il fallait commencer dans les villages et demander aux populations d’envoyer leurs représentants. De même, pour les églises, la société civile, les partis politiques, les avocats, les avocats enseignants etc. », fait savoir Sylvanus Widum.
Pendant ce temps, Philemon Yang poursuit ses concertations. Après les syndicalistes, les autorités administratives, traditionnelles et religieuses, le PM va rencontrer Ni John Fru Ndi, Chairman du SDF, chef de fil de l’opposition.