Des activités minières à Batouri
Alors que la suspension des activités minières sur le site de Kambele arrive à expiration le 23 mars 2025, la crainte d'une prorogation plonge Batouri dans l'incertitude et la révolte. Face à cette menace, les populations, frappées de plein fouet par la misère et le chômage, menacent de boycotter les festivités du 40ᵉ anniversaire du RDPC et prévoient une marche pacifique le 24 mars 2025.
Une ville à l’agonie depuis septembre 2024
Depuis la décision ministérielle du 23 septembre 2024, suspendant toutes les activités sur le site minier de Kambele, Batouri est plongée dans un marasme économique sans précédent. Des milliers de jeunes, d’hommes et de femmes, qui tiraient leur subsistance de l’exploitation artisanale, sont aujourd’hui livrés à la faim, à la précarité et au désespoir. Boutiques fermées, restaurants désertés, transport paralysé : c'est toute l'économie locale qui s’est effondrée.
“Nous sommes en train de mourir à petit feu”, se lamente un ancien exploitant minier. “Nos enfants ne vont plus à l’école, nous ne pouvons plus payer nos loyers ni nous soigner. Et pendant ce temps, ceux qui prennent ces décisions dorment paisiblement à Yaoundé !”
Un imbroglio judiciaire qui dure
Cette suspension découle d’un contentieux opposant la société Djamb’s Avenir, détentrice du permis de recherche "Batouri", et une vingtaine d’opérateurs miniers détenteurs d’autorisations d’exploitation artisanale (AEA). Un bras de fer juridique qui aurait pu être réglé depuis longtemps, estiment plusieurs experts.
“L'article 11 de l’arrêté ministériel attribuant le permis à Djamb’s Avenir autorise pourtant l’État à délivrer des AEA sur un permis de recherche”, explique un avocat. “Il suffisait de l’appliquer pour éviter cette situation catastrophique.”
Malgré cela, la situation demeure bloquée, et c'est la population qui paie le prix fort.
Un pressant plaidoyer auprès des autorités
Face à l’inquiétude d’une reconduction tacite de la suspension, une délégation des exploitants miniers a rencontré le préfet de la Kadey, Djadjaï Yakouba, le 18 mars 2025. Réponse de l’autorité administrative : “Nous attendons les instructions de Yaoundé”. Quant à la marche pacifique du 24 mars, les organisateurs affirment qu'ils suivront la procédure en déposant une demande auprès du sous-préfet de Batouri.
“Si rien n’est fait, nous allons manifester notre colère Pacifiquement et nous ne participerons pas aux festivités du RDPC”, prévient un leader des exploitants. “Nous voulons travailler, nourrir nos familles et vivre dignement.”
Alors que le 40ᵉ anniversaire du RDPC s’annonce, le Renouveau du Président Paul BIYA laissera-t-il Batouri sombrer dans le chaos ? L’avenir de milliers de familles est en jeu, et la patience des populations touche à sa fin.