A juste un mois de la Présidentielle, Paul Biya met le feu aux poudres

PaulBiya Applaudissements Image illustrative

Fri, 12 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

À quelques semaines du scrutin du 12 octobre, le président-candidat intensifie sa communication digitale en prônant la paix civile comme gage de développement économique.

À exactement un mois de l'élection présidentielle camerounaise, Paul Biya a publié hier sur sa page Facebook officielle un message lapidaire mais lourd de sens. Dans ce post accompagné des hashtags #Biya2025, #PaulBiya et #Cameroun, le président sortant âgé de 92 ans établit un lien direct entre stabilité politique et attractivité économique du pays.

"Il nous faut bien comprendre que le climat sociopolitique conditionne la promotion du développement", écrit le chef de l'État depuis 1982, avant d'ajouter : "Il nous faut bien comprendre qu'un pays est considéré comme un bon ou un mauvais risque selon qu'il est stable ou instable."

Ce message s'inscrit dans la nouvelle stratégie numérique déployée par Paul Biya depuis avril 2025, multipliant les publications sur les réseaux sociaux à l'approche du scrutin. Candidat à un huitième mandat présidentiel, le doyen des dirigeants mondiaux semble vouloir faire de la stabilité son principal argument électoral.

Cette sortie intervient dans un contexte où le Cameroun fait face à plusieurs défis sécuritaires : la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les incursions de Boko Haram dans l'Extrême-Nord, et les tensions frontalières avec la Centrafrique. Autant de facteurs que le président sortant présente implicitement comme des risques pour l'investissement et le développement économique.

Si ce post peut être lu comme un appel au calme avant et pendant la période électorale, il résonne également comme un avertissement voilé aux oppositions et aux populations. En associant directement contestation politique et "mauvais risque" économique, Paul Biya semble vouloir dissuader toute forme de mobilisation susceptible de troubler l'ordre public.

Face à des adversaires comme Maurice Kamto ou Cabral Libii qui dénoncent régulièrement les dérives autoritaires du régime, le président-candidat fait le pari que l'argument sécuritaire pèsera plus lourd dans les urnes que les revendications démocratiques.

L'élection présidentielle camerounaise aura lieu le 12 octobre 2025. Paul Biya, au pouvoir depuis 43 ans, y affrontera une opposition qui conteste déjà par anticipation la régularité du scrutin à venir.

Source: www.camerounweb.com