L’aéroport fermé depuis 3 semaines, pour des travaux de réhabilitation de la piste d’atterrissage.
Quand on lui parle de la fermeture prochaine de l’aéroport international de Douala en vue des travaux de réhabilitation de la piste d’atterrissage, Hervé Yodou, la trentaine, se réajuste sur son siège. Ce responsable de l’agence de communication Médias Plus au sein de l’aéroport pense aussitôt aux lourdes pertes économiques qui se peaufinent à l’horizon pour son entreprise. « Nous gérons tout ce qui est support de publicité au sein de l’aéroport international de Douala. Pendant ces trois semaines que vont durer les travaux, des annonceurs seront réticents.
D’aucuns vont suspendre les contrats », explique Hervé Yodou. Il évalue les pertes à près de 10 millions de F. Cfa pendant la trêve. A Cronos, une agence de voyages située non loin des bureaux de Médias Plus, l’employée en service ce mercredi 24 février 2016 reconnait l’impact majeur qu’aura la fermeture sur leur activité. Mais occupée à servir les usagers qui se présentent, elle ne pourra en dire plus.
Les sociétés d’emballages de colis à l’aéroport sont également affectées. A « Bren », une des deux entités spécialisées dans cette activité, 24 personnes reparties en deux groupes s’attèlent à la tâche jour et nuit et sont rémunérées au pourcentage, apprend-on. Pour un colis emballé, le voyageur doit débourser 2000 F. Cfa.
« Mais il y a des colis qui coûtent plus cher, entre 10 000 et 15 000 F. Cfa », fait savoir un usager. Jules, un employé de Bren, indique que la société réalise ainsi près de 200 000 F. Cfa de recette par jour de travail. Soit un manque à gagner de près de 40 millions F. Cfa en 21 jours d’inactivité.
«Nous ne seront pas payés pendant toute cette période là, car il n’y aura pas de travail », déplore Jules. Qui confie avoir mis des sous de côté depuis l’annonce cette nouvelle il y a trois mois. Le calvaire sera sans aucun doute pareil chez la dizaine de bagagistes de la société « Abs». Les échoppes et autres commerces installés dans le hall de l’aéroport ne semblent pas épargnés par l’impact que va engendrer la fermeture de cet espace dès le 1er mars. Au Bar-restaurant Quick’air, une réunion était prévue mercredi soir, pour voir les dispositions à prendre pendant les trois semaines de break.
Un serveur fait savoir que le bar-restaurant emploi une dizaine de jeunes et réalise près de 900 000 F. Cfa de recette par jour. « En trois semaines de fermeture, ce sont des millions de F. Cfa de perte», déplore –t-il. Les taximen ne sont pas en reste. Thomas Wilfried qui réalise environ 25 000 F. Cfa de recette au quotidien se demande si les délais annoncés seront effectivement respectés. « Voilà un mois que des travaux de réfection du parking ont été entamés. Jusqu’ici ils ne sont pas achevés. Qu’en sera –t-il de la piste d’atterrissage », s’interroge de taximan, le visage froissé.