Samuel Eto'o
Les récents événements entourant l'équipe nationale de football du Cameroun, les Lions Indomptables, mettent en lumière un dysfonctionnement profond au sein des institutions sportives du pays, symptomatique d'une absence criante de gouvernance à l'échelle nationale.
Le séjour des Lions Indomptables à Kampala pour leur match contre le Zimbabwe a été marqué par une série de problèmes logistiques et de communication. Selon des informations recueillies par Roger Biloa Atangana, la délégation était divisée entre deux hôtels, créant une confusion dès le départ.
La Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) aurait fourni des informations erronées concernant les séances d'entraînement, conduisant l'équipe à passer quatre heures dans les embouteillages pour une séance qui n'a jamais eu lieu. Cette désorganisation a provoqué la colère des joueurs et du staff technique.
Le jour du match, la situation a atteint son paroxysme. Des joueurs auraient menacé de ne pas jouer si l'assistant-entraîneur Joachim Mununga n'était pas présent sur le banc de touche. Le sélectionneur Marc Brys aurait ensuite fait expulser une partie du staff du banc de touche, exposant au grand jour les tensions au sein de l'équipe.
Ce chaos autour des Lions Indomptables n'est pas un cas isolé. Il reflète une réalité plus large : l'absence de gouvernance effective au Cameroun. Comme le souligne Roger Biloa Atangana, "On ne peut pas demander à Marc Brys d'agir là où l'État en est incapable."
Ce désordre dans la gestion de l'équipe nationale a des répercussions qui vont bien au-delà du domaine sportif. Il ternit l'image du Cameroun sur la scène internationale et sape la confiance des citoyens dans leurs institutions.
Face à cette situation, des voix s'élèvent pour demander une refonte complète du système. Comme le suggère Roger Biloa Atangana, deux options se présentent : soit remettre entièrement la gestion de l'équipe à "Dadis Camara" (surnom donné à un responsable de la FECAFOOT), soit le faire partir pour "retrouver l'orthodoxie de la gestion d'une équipe nationale".
Quelle que soit l'option choisie, il est clair que le statu quo n'est plus tenable. Le Cameroun a besoin d'une gouvernance forte, transparente et responsable, non seulement dans le domaine du football, mais dans tous les secteurs de la vie nationale.
L'avenir des Lions Indomptables, et plus largement du Cameroun, dépendra de la capacité du pays à mettre en place un véritable système de gouvernance, où les règles sont claires, respectées, et où l'intérêt national prime sur les ambitions personnelles.
