APRÈS LE SCANDALE DE MAROUA : Paul Biya et Cavaye Djibril dans un long tête-à-tête, ce qu'ils se sont dits (vidéo)

Cavaye Tacle.png Image illustrative

Wed, 8 Oct 2025 Source: www.camerounweb.com

Le Chef de l'État a reçu le Président de l'Assemblée nationale au lendemain de sa sortie controversée lors du meeting du RDPC. Un échange qui suscite interrogations et spéculations dans les cercles politiques camerounais.

À l'issue du meeting de clôture de la campagne électorale, le Président de la République, S.E Paul Biya, a eu un long entretien avec le Très Honorable Cavaye Yeguie Djibril, Président de l'Assemblée nationale. Une rencontre qui intervient dans un contexte particulièrement tendu, après les incidents survenus lors de l'allocution du doyen de l'Assemblée à Maroua.

Les détails de cet échange n'ont pas été rendus publics, mais le timing de cette rencontre ne passe pas inaperçu. Quelques jours plus tôt, Cavaye Djibril avait provoqué une onde de choc en appelant, apparemment par lapsus, à "déchirer" le bulletin de vote du RDPC lors du scrutin du 12 octobre. Une déclaration qui a enflammé les réseaux sociaux et semé le trouble dans les rangs du parti au pouvoir.

Au-delà de cette bourde verbale, le Président de l'Assemblée nationale avait également été épinglé pour avoir porté l'écharpe aux couleurs nationales sur une tenue aux couleurs du RDPC, en violation flagrante de l'Article 5 du Chapitre II relatif à l'écharpe, qui interdit formellement d'arborer ce symbole républicain avec les emblèmes d'un parti politique.

Si la Présidence reste silencieuse sur le contenu exact de cet entretien, plusieurs observateurs y voient soit un recadrage en douceur du Chef de l'État envers son fidèle lieutenant, soit une mise au point sur la stratégie de campagne du parti dans la dernière ligne droite avant le scrutin.

Cavaye Yeguie Djibril, figure historique du RDPC et l'un des plus proches collaborateurs du Président Biya depuis des décennies, occupe le perchoir de l'Assemblée nationale depuis 1992. Ses récents dérapages, rarissimes dans son parcours politique, soulèvent des questions sur la cohésion au sein de l'appareil du parti au pouvoir.

L'affaire de l'écharpe tricolore portée sur une tenue partisane revêt une importance particulière. Selon les textes officiels régissant le port de l'insigne (Chapitre II, Article 4), lors des cérémonies officielles, le Président de la République, les Parlementaires et les membres de l'Exécutif des Collectivités Territoriales portent en ceinture une écharpe aux couleurs nationales, avec glands à franges dorées pour le Chef de l'Exécutif et glands à franges argentées pour les autres membres.

Cette écharpe symbolise l'autorité de l'État et la séparation entre les fonctions officielles et l'appartenance partisane. Sa confusion avec les symboles d'un parti politique, même involontaire, constitue une atteinte à la dignité des institutions républicaines.

Cet échange entre les deux plus hautes personnalités de l'État intervient également dans un contexte électoral marqué par une mobilisation jugée faible du RDPC et des critiques croissantes de l'opposition. Pour l'UPC notamment, à travers son membre Dr Jean Crépin Soter Nyamsi, ces incidents révèlent "la mort annoncée du RDPC de l'intérieur".

Le Chef de l'État, connu pour sa gestion subtile des hommes et des situations, a sans doute voulu, par cet entretien, clarifier les choses et resserrer les rangs à quelques jours du scrutin crucial.

Reste à savoir si cette rencontre permettra de dissiper les interrogations et de restaurer l'unité affichée du parti au pouvoir dans la dernière ligne droite de cette campagne électorale mouvementée.

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