L'absence prolongée du président camerounais Paul Biya, qui dure depuis plus de 40 jours, continue de susciter des réactions dans la sphère politique du pays. Alors que les rumeurs sur son état de santé vont bon train, certaines personnalités politiques appellent à la retenue et à l'humanité.
Claude Assira, invité de l'émission CANAL PRESSE sur Canal 2, a tenu des propos empreints de compassion à l'égard du chef de l'État : "Quelle que soit la situation dans laquelle se trouve le président de la république aujourd'hui, humainement, naturellement, je lui souhaite la plus longue vie possible. Vous ne pouvez pas défendre votre santé, celle des autres, et souhaiter que l'autre à côté ne puisse pas avoir la sienne."
Ces déclarations interviennent dans un contexte de spéculations croissantes sur l'état de santé du président Biya, âgé de 90 ans. Elles appellent à une forme de solidarité humaine, au-delà des clivages politiques.
Selon les informations de Jeune Afrique, le président Biya se trouve actuellement à Genève, en Suisse, pour un séjour de repos. Il est logé à l'hôtel Intercontinental, son établissement habituel, et serait sous la surveillance étroite de ses médecins suite à plusieurs alertes de fatigue.
Le président camerounais a quitté le pays le 2 septembre pour assister au Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) en Chine. Depuis, il n'est pas revenu à Yaoundé, annulant plusieurs engagements internationaux, dont l'Assemblée générale des Nations unies à New York et le sommet de la Francophonie à Paris.
Des sources proches du dossier indiquent que Paul Biya aurait exprimé sa volonté de ne pas dépasser un délai de 45 jours loin de Yaoundé. Cette limite, bien que non inscrite dans la constitution, est considérée comme un usage hérité de l'ère Ahmadou Ahidjo, au-delà duquel une vacance du pouvoir pourrait être constatée.
Si ce délai était respecté, le retour du président devrait s'effectuer au plus tard le 17 octobre. Ce retour rapide aurait également pour objectif de rassurer les agences internationales de notation et les opérateurs économiques, inquiets de l'élaboration du budget de l'État et des remboursements imminents de la dette extérieure.
L'absence prolongée du président Biya et les rumeurs sur son état de santé ont eu des répercussions sur la capacité du Cameroun à emprunter, augmentant les risques perçus d'instabilité politique. Cette situation intervient à un moment crucial où le pays fait face à des échéances financières importantes.
Alors que le pays attend le retour de son président, les appels à la modération et à l'humanité, comme ceux de Claude Assira, semblent gagner du terrain dans le débat public. Reste à voir si ces appels seront entendus et quelles seront les conséquences politiques et économiques de cette absence prolongée sur le long terme.