Le délégué du gouvernement auprès de la commune urbaine de Garoua El Hadj Ahmadou Bouba n’a pas aimé les images postées par Mamoudou Babba sur facebook en dépit du fait que ceux-ci ne touchaient pas à la vie de la communauté urbaine.
Difficile d’échapper à l’heure actuelle à la sanction même sur Facebook. Mamoudou Babba, chef service des transports à la communauté urbaine de Garoua par ailleurs, conseiller municipal à la commune d’arrondissement de Garoua 1er, vient de payer cher son activisme dans les réseaux sociaux en écopant le 6 novembre 2015 d’une demande d’explication dont la réponse devrait intervenir dans les 48 heures.
El Hadj Ahmadou Bouba, dans sa posture de délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Garoua, n’a pas aimé les images postées par ce cadre et surtout le commentaire qu’il avait fait à la suite de celles-ci. Le conseiller municipal Rdpc avait en effet posté les images des élèves de l’Ecole publique de Wouro-Hourso III à Garoua assis à même le sol dans des conditions déplorables ne permettant pas ceux-ci d’apprendre normalement.
Une école crée pourtant en 1998 et qui ressemble à de nombreuses d’autres rencontrées dans l’arrière pays. Par ailleurs dans une interview accordée aux correspondants de Canal2 et de l’OEil du Sahel à Garoua, ce militant du Rdpc avait dénoncé le diktat de certaines élites qui se permettent « d’imposer » à Garoua des candidats aux postes de présidents de sections, sous-sectionscamer.be, comités de base et cellules à l’occasion du renouvellement des bureaux des organes de base du Rdpc.
« Vous illustrez sur les réseaux sociaux à dénigrer la ville de Garoua dont vous êtes le serviteur et remettant ainsi en cause la politique du gouvernement dont la communauté urbaine est l’un des acteurs de la mise en oeuvre », lit-on dans la première partie de la demande d’explication. Et de poursuivre : « Dans le même ordre, vous voudrez bien me dire quelles sont les élites qui veulent imposer des candidats à Garoua dans le cadre des élections relatives au renouvellement des organes de base du Rdpc dans les médias Canal2 et OEil du Sahel. Vous voudrez bien répondre à cette demande d’explication dans les 48 heures », conclut la demande d’explication signée par ordre par le directeur des affaires administratives, financières et sociales de la communauté urbaine de Garoua Boubakari Haman Bello.
Dans sa réponse le même jour, le cadre de la communauté urbaine se défend en arguant pour ce qui est des images sur l’Ecole publique de Wouro-Hourso III, de la nette volonté d’un élu local qu’il est, d’interpeller et non à poser une quelconque entrave à la politique gouvernementale. « Les commentaires faits dans le cadre strict des réseaux sociaux relèvent de la liberté d’expression », tranche-t-il. Au sujet de l’injonction de donner les noms des élites qui veulent imposer des candidats, Mamoudou Babba explique qu’il n’est pas le rédacteur des articles cités même si reconnait-il, qu’ils avaient organisé une concertation entre les présidents de sous-sections Rdpc et que le seul but était d’informer sur ce qu’ils font et non de porter atteinte à quelques personnes que ce soit. Mais en attendant de connaitre les rebondissements de cette affaire, il y a lieu de reconnaitre qu’elle est sur toutes les lèvres à Garoua. Elle intervient à un mauvais moment surtout pour le délégué du gouvernement que de nombreux rapports des militants accablent ainsi que d’autres élites se réclamant pro Marafa.