Malgré toutes les mesures prises et préconisées par le ministère des Transports, Les usagers de la route ne manquent aucune occasion pour endeuiller les familles camerounaises. Que faire ? La Nouvelle prend son radar et dénonce.
algré l’intensification des campagnes de prévention et de sécurité routières, les accidents de la route restent l’une des principales causes de décès au Cameroun. Comme en 2021, le nombre de personnes décédées sur les routes camerounaises est resté pratiquement le même passant de 3275 à 3000. L’état des routes, l'excès de vitesse et le non-respect du code de la route sont entre autres des facteurs pouvant conduire à des accidents de la circulation. une situation devant laquelle le ministère des transports n’entend pas baisser la garde. La Preuve ? Le 25 juin dernier, un terrible accident faisait plusieurs morts à la falaise de Dschang, dans le département de la Menoua, région de l'ouest. Les causes de l'accident ne sont pas encore clairement établies à ce jour, mais des sources laissent penser qu’il s’agirait d’une défaillance dans le système de freinage. Mais alors que les Camerounais ne s’étaient pas encore remis de ce drame, une autre catastrophe routière est venue s’ajouter à la facture, arrachant la vie à l’ex footballeur international Landry Nguemo. Le Lion indomptable qui a bâti sa carrière dans la tanière dans les années 2000 a m a l h e u r e u s e m e n t M rendu son dernier souffle à obala sur l’axe Yaoundé – Bafoussam. Deux drames survenus en l’espace de 2 jours, qui viennent susciter une nouvelle vague de panique et d’inquiétude face à la sécurité routière au Cameroun. Les accidents de la route sont malheureusement de plus en plus fréquents sur les routes camerounaises, souvent dus à l’incivisme des usagers de la route. Face à la recrudescence des accidents de la route, les autorités camerounaises appellent à la prudence des conducteurs et au respect des règles de la circulation. Des mesures de sécurité routière plus strictes sont également nécessaires pour réduire le nombre de drames sur les routes. Ce à quoi s’attèle le ministère des transports. selon un rapport de la Banque mondiale, et les dernières données disponibles de l'organisation mondiale de la santé (oms, 2018) Plus de 6 000 personnes meurent chaque année sur les routes camerounaises, soit plus de 30 morts pour 100 000 habitants, l'un des taux les plus élevés en Afrique, VIsItE tEChNIQuE selon les statistiques du ministère camerounais des transports, « 35% des accidents de la route relèvent de l’excès de vitesse, 17% à l’état de véhicule, 10,5% à l’état d’ébriété des conducteurs, 10,5% à la nonmaîtrise du volant, 10% à l’état de la route et 7% au mauvais dépassement ». A en croire les mêmes statistiques du ministère des transports du Cameroun publiées dans le quotidien national Cameroon tribune, en 2023, près de 1000 personnes seraient décédées dans des accidents de la circulation l’année précédente. Parmi les axes les plus accentogènes, figurent les routes Ya o u n d é - D o u a l a , Yaoundé-Bafoussam qualifiés par la presse du triangle de la mort. Dans un communiqué de presse daté du 23 décembre 2023, le ministre camerounais des transports recensait, pas moins de 2475 infractions d’excès de vitesse sur l’axe Yaoundé Douala pour la seule période du 1er mai au 30 septembre 2023. Les compagnies de transport routier interurbain détiennent la palme d’or de l’incivisme avec 1426 infractions. Parmi les causes qui reviennent régulièrement dans les accidents qu’on enregistre sur les routes camerounaises figure en bonne place l’état des véhicules. Ce qui remet fatalement en cause les visites techniques que subissent ces véhicules avant d’être mis en circulation. Les résultats d’une étude commandée auprès du cabinet Cyscom par le ministère des transports et publiés en début d’année révèlent que l’état des véhicules serait une cause non négligeable des accidents de la route. Pourquoi ? La périodicité de la visite technique est fixée comme suit : tous les ans pour les véhicules de tourisme privé et pour les véhicules de transport privé de personnes ; tous les ans pour les véhicules spéciaux (engins mécaniques, matériels agricoles et de travaux publics) ; tous les 6 mois pour les véhicules de transports de marchandises (camions, camionnettes) véhicules destinés au transport de matières dangereuses, véhicules citernes ou porte citernes amovibles, véhicules tracteurs pour semi-remorques, véhicules auxquels il est prévu d’atteler une de ces remorques ; tous les 4 mois pour les véhicules de location ; tous les 3 mois pour les véhicules de transport public de personnes ; tous les 3 mois pour les véhicules école. Mais qui respecte donc ce chronogramme ? Personne. Incivisme oblige.
Statistiques
Au Cameroun, il est rare de passer une journée sans qu’on annonce des accidents meurtriers de la route, sur les routes du trian gle national. D’ailleurs, des chiffres sont présentés sans pour autant avoir la possibilité de vérifier l’exactitude. C’est dire que le problème des accidents sur nos routes est devenu un problème de santé publique. Mais quels en sont donc les causes. seulement, en juillet 2023, une journaliste camerounaise a affirmé dans une émission télévisée que 10 % des accidents de la route au Cameroun étaient dus à l’état de la route, en indiquant comme source le ministère camerounais des transports. sollicité sur l’origine de ce pourcentage, ce département n’a pas donné suite aux requêtes des journalistes. seulement, des experts interrogés sur le sujet ont fait part de leurs doutes ou réserves, soulignant qu’il était cependant difficile de réfuter les statistiques officielles, en l’absence d’études ou données inattaquables à jour sur les causes des accidents de la route au Cameroun. toutefois, l’état de la route n’est pas la principale cause des accidents sur nos routes. on pourrait y ajouter d’autres causes. C’est le rapport intitulé « Evaluation de la performance en matière de sécurité routière (Epsr) - Cameroun », rendu public en août 2018 qui en fait l’économie. Ce document que nous avons consulté mentionne à sa page 28 un chiffre d’un peu plus de 2 % pour le mauvais état de la route comme cause des accidents interurbains pour la période 2008-2014. « Dans l’ensemble, les accidents en zones interurbaines de la période 2008-2014 sont dus pour 3,64 % aux causes environnementales, pour 15,39 % aux causes mécaniques (liés au mauvais état des véhicules), et pour 80,97 % aux causes humaines. Trois causes humaines majeures sont à elles seules à l’origine de près de 70 % des cas d’accidents constatés dont : l’inattention et la distraction des conducteurs (30,67 %), l’excès de vitesse (19,97 %) et le défaut de maîtrise des conducteurs (18,53 %) », peut-on y lire. « Ces premières causes sont suivies par : les piétons (causes humaines) : 3,60 % ; les dépassements dangereux : 3,15 % ; les pneus défectueux : 2,80 % ; les manœuvres dangereuses sur la chaussée : 2,34 % ; le mauvais état de la route : 2,20 %. Les causes d’accidents liées à l’inattention et à la distraction des conducteurs, ainsi que celles liées au défaut de maîtrise des conducteurs, sont souvent associées à la consommation d’alcool au volant. » La tendance aujourd’hui est d’en traiter les causes pour renverser la tendance. Et à ce à quoi s’attèle le ministre des transports, jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè depuis qu’il est à la tête du ministère des transports. Des équipes spéciales de la prévention routière déployé sur le terrain, des radars dissimulés sur les corridors, en tout cas, tout pour chasser les mauvaises. Il n’est un secret pour personne que la voiture comme tout engin, a besoin d’être entretenu. Il faut régulièrement contrôler l’Etat de son moteur et d’autres pièces importantes de son système de fonctionnement. Il faut contrôler l’Etat des pneus, s’il dispose du matériel de premier secours, notamment les extincteurs en cas d’incendie, le matériel de premier dépannage. Malgré cet impératif, force est de constater que très peu de propriétaires de véhicules se soumettent à cette exigence. Chacun roule avec son engin comme bon lui semble, sans tenir compte de son état, mettant très souvent en danger les autres usagers de la route. Même dans les sociétés qui font le transport urbain ou interurbain, la rigueur n’est pas de mise quant à la qualité et à l’état des véhicules. C’est ce qui fait très souvent dire que les agences de voyage ne sont que des ambulances et que nos routes sont des cimetières. Pour limiter la casse et protéger le citoyen, l’état a institué la visite technique automobile.