L'Iran et un groupe de grandes puissances mondiales se réuniront à Vienne la semaine prochaine (29 novembre) pour tenter de relancer un accord nucléaire essentiel.
Les tensions au Moyen-Orient se sont récemment accrues en raison des intentions nucléaires de l'Iran. Israël a alloué 1,5 milliard de dollars pour préparer ses forces armées à une attaque potentielle contre les sites nucléaires du pays.
Et l'Agence internationale de l'énergie atomique prévient qu'elle n'est pas parvenue à un accord avec l'Iran sur les inspections d'installations clés.
L'Iran a toujours nié vouloir développer des armes nucléaires et a déclaré qu'il accueillerait favorablement un retour à l'accord précédent avec les puissances mondiales, qui limitait son activité nucléaire en échange d'un allègement des sanctions économiques.
Si les négociations aboutissent, elles pourraient conduire à la fin des sanctions économiques contre l'Iran et limiter toute production future de matériel nucléaire potentiellement dangereux.
Mais si les négociations échouent, le Moyen-Orient pourrait s'engager sur une voie dangereuse.
En contrepartie, une grande partie des sanctions financières internationales paralysantes qui pesaient sur le pays ont été levées.
Le P5+1 pensait que l'accord empêcherait l'Iran de se doter de la capacité de fabriquer des armes nucléaires (l'Iran a toujours nié vouloir le faire, mais plusieurs pays et l'Agence internationale de l'énergie atomique l'ont accusé d'avoir tenté de le faire par le passé).
L'Iran espérait que la levée des sanctions relancerait massivement son économie en difficulté.
Après une longue série de négociations, l'accord est entré en vigueur en janvier 2016.
Le président Trump a retiré les États-Unis de l'accord en mai 2018 et a rétabli les sanctions contre l'Iran.
En réponse, l'Iran a commencé à enrichir de l'uranium au-delà des niveaux autorisés par l'accord et a réduit sa coopération avec les inspecteurs internationaux.
La priorité de l'Iran est d'obtenir des États-Unis qu'ils lèvent leurs sanctions, tandis que Washington cherche à obtenir de Téhéran qu'il cesse d'enrichir de l'uranium - chacun veut que l'autre agisse en premier.
En raison de ces problèmes, les États-Unis pourraient ne pas rencontrer directement l'Iran au cours des négociations.
L'Iran a également élu un nouveau président en juin, Ebrahim Raisi, qui est considéré comme adoptant une approche plus dure des relations internationales que le gouvernement précédent.
Le président Raisi a promis qu'il ne permettrait pas aux pourparlers de Vienne de s'éterniser.
Il a également écarté la possibilité de toute négociation sur le programme de missiles balistiques de l'Iran et sur ses politiques régionales, notamment son soutien aux groupes armés dans plusieurs pays, malgré les appels des pays occidentaux pour qu'ils fassent partie de tout nouvel accord conclu à Vienne.
Ces facteurs pourraient rendre la résurrection de l'accord plus difficile qu'il n'y paraît au premier abord.
Mais Israël (considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, bien qu'il ne l'ait jamais confirmé) s'est montré très critique à l'égard de l'accord initial, estimant qu'il permettrait toujours à l'Iran de se doter d'un arsenal nucléaire.
Ayant déjà mené des frappes aériennes sur des installations nucléaires dans deux autres pays de la région, Israël affirme qu'il ne permettra jamais à l'Iran de développer des armes nucléaires.