Acte de vandalisme : conséquences terribles pour les Camerounais

Manif Vandalisme Destruction massive

Tue, 18 Nov 2025 Source: L'Indépendant n°981

Dans le chef-lieu de la région de l’Adamaoua, de nombreux jeunes ont saccagé des biens. Lors de sa visite à Ngaoundéré, le ministre de l’Administration territoriale a ordonné la mise en liberté de 60 jeunes de moins de 17 ans interpellés et placés en garde à vue dans le cadre de la répression des manifestations ayant suivie la proclamation des résultats.

Le chiffre est important, mais le ministre s’est tenu muet quant au bilan de la répression dans cette région où des dégâts sont à la fois des pertes en vies humaines, des maisons incendiées. Par contre, à Maroua dans l’Extrême-nord, les rapports du gouverneur Midjiyawa Bakari font état de « 300 jeunes âgés de 12 à 17 ans, agissant sous l'emprise de drogues et autres stupéfiants, ont été interpellés lors des opérations de sécurisation des biens et des personnes dans certaines localités de la région ».

Le ministre considère que les Camerounais ne peuvent pas se lever pour revendiquer sans être soumis aux effets de la drogue ou sans être manipulés. Soulignons que les journées du 27 et 28 octobre 2025 ont été terribles pour plusieurs entreprises au Cameroun. À Douala, la capitale économique, plusieurs enseignes ont été vandalisées, saccagées, incendiées ou pillées. Des stations-service Total, Tradex, Neptune et Bocom ont subi ces attaques. Des bouteilles de gaz domestique ont souvent été emportées. Un dépôt de gaz Tradex a été pillé. Des razzias ont été perpétrées dans plusieurs poissonneries de la société Congelcam. Des boulangeries et des supermarchés ont perdu une bonne partie de leurs marchandises.

Dans le contexte des violences liées à l'élection présidentielle du 12 octobre dernier, des attaques ont été dirigées contre certaines entreprises présentées comme appartenant à un pays étranger, à des pontes ou des soutiens du système gouvernant. Dans bien des cas, la manipulation a marché malheureusement. Le déploiement des forces du maintien de l'ordre n'a pas suffi à contenir les casseurs et les pilleurs.

En réaction, plusieurs entreprises ont appelé à la protection du patrimoine national. Le groupe Neptune a par exemple axé sa communication sous le slogan "Neptune Oil c'est pour nous !". Après le saccage et l'incendie de ses stations-service, le groupe a adressé le message suivant à l'ensemble de la communauté nationale : « Neptune Oil c'est une entreprise 100 % camerounaise qui emploie des milliers de compatriotes à travers le pays ».

Aux manifestants, il est fait le rappel suivant : détruire les installations de cette entreprise, c'est menacer l'emploi de ses propres frères et sœurs. « Dans la colère, souvenons-nous : Neptune c'est camerounais, c'est nous tous, c'est pour nous ». Quant à la société Tradex, elle a rappelé que son propriétaire c'est l'État du Cameroun. « Tradex est la propriété de chaque citoyen camerounais », indique sa communication.

Tradex est d'ailleurs la seule entreprise fondée et détenue par l'État dans le secteur de la distribution des produits pétroliers. Elle revendique également 2 000 employés camerounais. Tradex et Neptune Oil sont donc deux entreprises phares du patrimoine national. Elles sont classées respectivement deuxième et troisième marketeurs en termes de parts de marché. Le premier étant Total Énergies.

Source: L'Indépendant n°981