Activisme poussé pour Paul Biya : Jeune Afrique livre tout sur le plan de Manaouda Malachie

Manaouda Malachie

Thu, 26 Oct 2023 Source: www.camerounweb.com

L'enquête récente menée par Jeune Afrique met en lumière la situation tendue au Cameroun, où le syndicat des médecins fait entendre sa voix. Trois de ses membres les plus jeunes ont été arrêtés le 10 octobre et placés en détention, accusés de négligence médicale ayant entraîné la mort d'un nourrisson de sept semaines. Cependant, leurs soutiens estiment que l'enquête est « plus que questionnable », marquée par des « vices de procédure », et que la faute médicale n'a pas encore été établie.

Dans ce contexte, le syndicat réclame la libération immédiate des trois suspects. Cette grogne agite non seulement le ministère de la Santé mais a également un impact sur le gouvernement, qui est déjà aux prises avec une grève des enseignants en cours depuis de nombreux mois. Cependant, le ministre de la Santé, Manaouda Malachie, a trouvé le temps de se consacrer à une activité inattendue : la littérature.

Le 27 octobre, le ministre de la Santé se rendra à l'hôtel Hilton de Yaoundé pour dédicacer son dernier ouvrage, sobrement intitulé : « Les 200 plus belles citations de Paul Biya ». Selon la quatrième de couverture, cet ouvrage est « le fruit d'une relecture assidue de la quasi-totalité des discours, déclarations et interviews de l'orfèvre politique ».

Jeune Afrique souligne que Manaouda Malachie, cadre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) originaire de l'Extrême-Nord, n'est pas un simple admirateur de Paul Biya parmi d'autres. Sa carrière politique est marquée par son passage à l'École nationale d'administration et de magistrature (Enam) et son entrée en politique sous la tutelle de Bernard Messengue Avom, qui était enseignant à l'Enam avant de devenir ministre des Travaux publics.

Manaouda Malachie a ensuite occupé plusieurs postes, devenant secrétaire général des ministères des Arts et de la Culture puis de l'Eau et de l'Énergie. En janvier 2019, il a été nommé ministre de la Santé. Cependant, son mandat a été marqué par la pandémie de COVID-19 et les inquiétudes persistantes concernant la gestion des fonds alloués à la lutte contre la pandémie.

Jeune Afrique rapporte que le redouté Tribunal criminel spécial (TCS) a ouvert une enquête à la suite d'un rapport d'audit de la Chambre des comptes de la Cour suprême, mettant en lumière des allégations de malversations et de surfacturations dans la fourniture d'équipements médicaux. Une société aurait obtenu près de 90 % des commandes de tests COVID, soulevant des suspicions de monopole, et des surfacturations dans l'acquisition d'équipements de protection auraient causé un préjudice financier de près de 1,3 milliard de francs CFA aux finances publiques.

Interrogé par le TCS, Manaouda Malachie a nié toute malversation, mais l'enquête est toujours en cours. Jeune Afrique s'interroge sur le lien entre cet activisme du ministre en faveur de Paul Biya et les enquêtes en cours. Manaouda Malachie avait été le premier membre du gouvernement à organiser un meeting dès le 17 mai dernier dans le Mayo-Tsanaga, appelant Paul Biya à briguer un huitième mandat lors de la présidentielle de 2025. Il avait désigné le président comme « candidat naturel » pour la « sécurité » et la « stabilité » du Cameroun. Désormais, cette passion s'est matérialisée dans son dernier livre.

Source: www.camerounweb.com