Le gouverneur de la région d'Adamaoua, Kildadi Taguieke Boukar Ayissi, a ordonné l'arrestation de Bertrand Ayissi, journaliste au journal l'Oeil du Sahel, pour avoir publié un article d'investigation sur la traite des êtres humains.
L'article sur la traite des êtres humains a été publié dans l'édition du journal du 18 août 2023, en page de couverture, pages 6 et 7.
Le 11 septembre 2023, le gouverneur a convoqué le journaliste à se présenter à son bureau le 12 septembre à 10 heures.
"Le gouverneur de la région de l'Adamaoua à Ngaoundéré convoque M. AYISSI Bertrand... à se présenter à son bureau le mardi 12 septembre 2023 à 10 heures pour des affaires le concernant", indique un communiqué du gouverneur.
Selon certaines informations, le gouverneur a accusé le journaliste de vouloir "troubler l'ordre public".
Il a ensuite été placé en garde à vue pendant 24 heures. Il a été par la suite libéré mais fait toujours l'objet d'une enquête.
La CJTU réagit à l'intimidation
Le Syndicat des journalistes du Cameroun (CJTU) a fermement condamné l'arrestation de M. Ayissi, la qualifiant d'intimidation" et d'atteinte à la liberté de la presse".
"Ayant déféré à la convocation administrative, Bertrand AYISSI a été traité comme un "journaliste à gages manipulé par des hommes de l'ombre pour noircir le travail effectué sur le plan sécuritaire dans la région" et remis à la gendarmerie de la Vina pour être placé en garde à vue", révèle le syndicat dans un communiqué publié ce jour, 13 septembre 2023
"Quelle autre preuve y a-t-il pour admettre que la presse vit désormais dans l'insécurité et que la Justice doit être rendue pour réconcilier le peuple camerounais, la presse et l'Etat ? ", poursuit le communiqué
Dans cette optique, le syndicat a exhorté tous ses membres et sympathisants à rester mobilisés face à cette adversité.