Selon des révélations exclusives de Jeune Afrique, Adolphe Moudiki, figure emblématique de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) du Cameroun, vit ses derniers moments à la tête de cette institution stratégique. Après trois décennies de "règne", le dirigeant de 85 ans a été évacué vers la France le samedi 20 juillet, marquant potentiellement la fin de son mandat à la direction de la première entreprise du Cameroun.
L'évacuation médicale de Moudiki, autorisée par le président Paul Biya lui-même, intervient dans un contexte de tensions politiques et de préoccupations croissantes concernant sa santé. Initialement prévu comme un simple bilan médical et des vacances estivales, ce départ prend une toute autre dimension à la lumière des informations révélées par Jeune Afrique.
En effet, le magazine panafricain rapporte qu'un conseil d'administration extraordinaire de la SNH est prévu le 24 juillet, sous la présidence de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence camerounaise. Cette réunion pourrait marquer officiellement la fin du mandat de Moudiki à la tête de la SNH.
Ce départ forcé vers Paris semble être l'épilogue d'une longue période de tensions entre Moudiki et les plus hautes sphères du pouvoir camerounais. Jeune Afrique révèle que le président Biya aurait pris ses distances avec son ancien proche collaborateur depuis l'affaire Savannah Energy en avril 2023, qui avait provoqué une crise diplomatique avec le Tchad.
L'évacuation de Moudiki vers la France et la tenue imminente d'un conseil d'administration extraordinaire marquent ainsi un tournant majeur dans la gestion du secteur des hydrocarbures au Cameroun, laissant présager d'importants changements à venir dans la gouvernance de ce secteur clé de l'économie nationale.