Affaire BICEC: le silence complice du Secrétaire d’Etat à la Défense

Jean Baptiste Bokam Liberation Anglophones Jean Baptiste Bokam, secrétaire d’Etat à la Défense et PCA de la BICEC.

Tue, 19 Sep 2017 Source: cameroon-info.net

Ces autorités traditionnelles estiment que le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie qui est à la tête du conseil d’administration de cette institution bancaire ne peut se prévaloir de n’avoir jamais reçu les alertes du « naufrage » de la banque.

Le silence (complice ?) du Secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie sur le scandale financier de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec) dont il est le président du Conseil d’administration révolte les chefs traditionnels du groupement Evouzok-Ewondo. Ces autorités traditionnelles viennent de servir un brulot à l’attention du Chef de l’Etat Paul Biya et l’ambassade de France au Cameroun dans lequel ils remettent en doute l’intégrité de Jean Baptiste Bokam dans cette affaire qui a conduit beaucoup de camerounais en prison. « Depuis le début de l’affaire en 2002, M. Jean Baptiste Bokam était déjà PCA, il n’ jamais rien vu, rien entendu, perçu aucune alerte. Et pourtant, en tant que PCA, sa responsabilité est engagée au premier chef », ont écrit les monarques dans cet extrait sélectionnés par le quotidien La Nouvelle Expression, édition du mardi 19 septembre 2017.

Les plaignants estiment que du haut de son perchoir de PCA et de membre du comité d’audit, non seulement, il ne peut se prévaloir d’ignorer les alertes sur le « naufrage » de la banque alors qu’il est destinataire de tous les rapports d’audit, d’inspection des commissaires aux comptes, de la Commission bancaire d’Afrique Centrale (COBAC). Avant la tenue de la dernière réunion du Conseil d’administration de cette banque le jeudi 14 septembre 2017, tous les observateurs étaient curieux de savoir quel serait le sort réservé aux directeurs généraux qui étaient en poste au moment du scandale. Mais ce conseil ne s’est pas prononcé sur ces deux DG fuyards (Pascal Rebillard et Pierre Mahe).

Cependant, La Nouvelle Expression apprend que de vives tensions ont été observées sur la question du mandat des administrateurs. Plusieurs administrateurs dont les mandats sont arrivés ou arriveront bientôt à échéance ne seront plus reconduits. « Cette annonce a entrainé un tôlé de revendications chez ces administrateurs qui estiment que s’ils sont coupables de quelques délits, alors, tout le conseil d’administration devrait en payer le même tribut », écrit le journal.

D’après des informations relayées par Mediapart, l’Etat du Cameroun a perdu de l’argent dans les malversations financières de la BICEC. D’abord en tant qu’actionnaire, puisqu’il possède 17,5% de la BICEC, ensuite en tant que percepteur, puisqu’il n’a pas reçu la Tva et l’impôt sur les sociétés qu’il aurait du encaisser pendant la période correspondante. D’après les sources du journal basé à l’immeuble Equinoxe au quartier Bonakouamouang à Douala, le Chef de l’Etat aurait saisi par le représentant permanent du Cameroun aux Nations Unies l’ONU non seulement pour les pertes financières astronomiques enregistrées par son pays mais aussi l’injustice coloniale que subissent les neuf camerounais incarcérés depuis août 2016 dans le cadre de cette affaire.

Parmi ces prisonniers, il y a l’ex directeur général adjoint Innocent Ondoa Nkou et l’ancien directeur financier, Samuel Nagando Mpondo. L’on apprend aussi que Paul Biya aurait instruit le Ministre des Finances de clarifier la situation de la BICEC vis-à-vis de l’Etat du Cameroun et au Ministre de la Justice de déposer une plainte à Paris contre le groupe BPCE, et libérer les camerounais tant que les français impliqués dans le scandale ne sont pas aussi interpelés. Au rédacteur de l’article de conclure que dans les prochains jours, l’affaire pourra prendre des allures politiques et diplomatiques.

Source: cameroon-info.net