Affaire Bala/Naufrage de Mudemba: l'erreur monumentale d'Issa Tchiroma

176 Issa Tchiroma Bakary 0706011 Ns 600 Archives

Tue, 18 Jul 2017 Source: camer.be

Le ministre porte-parole n’a pas reçu quitus de sa hiérarchie depuis 2 mois.

Que se passe-t-il avec le ministre de la Communication ? Reconnu sur la scène nationale par ses innombrables et récurrentes sorties médiatiques, Issa Tchiroma Bakary, défenseur reconverti du régime en place, s’illustre depuis deux mois par un silence alors que plusieurs faits inondent l’actualité politique, nationale et internationale.

Après deux semaines en Europe, il a repris avec ses activités classiques ce jeudi, 13 juillet 2017. C’était au cours d’un point de presse organisé par André Mama Fouda dans son département ministériel.

En marge de cette conférence de presse portant sur la planification familiale, Issa Tchiroma Bakary a commenté les allégations issues des réseaux sociaux sur sa prétendue évacuation sanitaire en Europe. « On ne peut plus sortir du pays pour une mission sans qu’on ne soit traité de malade grave », a-t-il affirmé. Le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis près de 2 mois, on n’a plus vu le Mincom intervenir spontanément sur les différents sujets de l’heure.

La dernière conférence de presse du Mincom a eu lieu le 27 avril 2017 et portait sur l’accostage et le séjour du navire-hôpital Africa Mercy au Port de Douala dès le mois d’août 2017. Autrefois, celui-ci aurait depuis réagi sur la disparition de l’évêque de Bafia, les différentes déclarations des évêques, le débat sur la dévaluation du franc Cfa, etc. Pascaline Pippa, née Nana Soh, a reconnu que son patron a été malade avant d’indiquer qu’il est actuellement en forme. Elle soutient que le Mincom ne parle que lorsque sa hiérarchie lui donne l’autorisation.

Au sujet de l’absence des conférences de presse organisées dans leur département ministériel, Pascaline Pippa a ajouté : « Nous n’avons plus eu matière à information. C’est surtout avec l’aval de la hiérarchie que le ministre parle. On lui dira par exemple rapproche-toi de tel département ministériel pour avoir les éléments de langage. Il n’invente rien. Ce qu’il dit vient du département ministériel concerné », a-t-elle déclaré. Pascaline Pippa a également précisé : « Il ne fait que faire la mise en forme puisqu’il est le technicien du gouvernement en matière de communication.

La hiérarchie valide tous les textes avant qu’il ne les lise. Il ne prend pas sur lui de parler ! », a-t-elle martelé. Elle trouve que le sujet relatif au décès de Mgr Bala est assez sensible. Sous ce rapport, que se passe-t-il donc ? Cette sécheresse langagière surprend si l’on s’en tient à la spontanéité qui a toujours caractérisé Issa Tchiroma.

On se rappelle encore ses dernières prises de paroles au cours de l’une de ses conférences de presse accusant l’hebdomadaire Jeune Afrique d’écrire depuis 2011 des articles pour noircir l’image du Cameroun, pays dirigé par le régime Biya depuis plus de 30 ans.

Le ministre porte-parole du gouvernement était monté au créneau pour dénoncer ce qu’il avait qualifié d’acharnement éditorial du journal panafricain paraissant depuis Paris en France. Arguments à l’appui, le ministre de la Communication s’est également dressé contre certaines Ong, de concert avec des médias occidentaux qui ont soutenu que l’armée camerounaise violait les droits de l’Homme. Des Camerounais se demandent depuis quelques temps ce qui arrive au Mincom. Face à son mutisme, les uns se demandent s’il a été contraint au silence. A-t-il reçu un veto de sa hiérarchie ?

D’autres estiment que de jours sombres s’annoncent pour lui. Rendu le mercredi 12 juillet 2017 au ministère de la Communication, le Jour a appris que Tchiroma Bakary, avant son départ, au cours d’une réunion classique d’évaluation avec ses proches collaborateurs, avait confié l’intérim du secrétariat général à l’inspecteur général Félix Zogo.

Sur les dernièrs évènements qui a touché de plein fouet le Cameroun comme le massacre de Kousseri et le naufrage du navire du BIR, le super ministre n'a pas daigné placer un mot non plus.Et pourtant c'est son rôle de communicateur d'informer la population par le biais des journalistes. Encore un devoir manqué pour le fameurx ministre.

Source: camer.be