de source sûre, que la Conférence Episcopale Nationale du Cameroun disposerait bel et bien d’éléments probants prouvant que « Mgr Jean-Marie Benoit Bala a été brutalement assassiné ».
Alors que la réaction de l’épiscopat camerounais est toujours attendue suite à la conclusion de noyade du Procureur Jean-Fils Kléber Ntamack, nous sommes à même d’affirmer ce matin que les évêques du Cameroun ont à leur disposition les rapports des deux première autopsies .
Beaucoup se sont posé la question de savoir sur quoi la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun s’est-elle basée pour dire avec conviction que « Mgr Jean-Marie Benoit Bala a été brutalement assassiné » ? Mais, pour une partie de l’opinion, cette question ne s’est pas vraiment posé le 14 juin dernier, à la lecture de la Déclaration issue de l’Assemblée Plénière extraordinaire tenue la veille.
De fait, cela allait de soit et les évêques venaient en réalité dire une évidence issue du constat des témoins présents sous le pont d’Ebebda en cette matinée du 02 juin, quand fut ramené, sur la berge de la Sanaga, le corps de Mgr Bala. « Le corps raide droit, le ventre plat, la main posée sur le ventre, la peau à peine humide et intacte, les yeux et la bouche fermée », selon ce témoin avisé, « aucun signe, dans aucun registre de noyade ».
Cette impossibilité de noyade se dégageait également de la mise en scène maladroite de ce que l’on voulait faire passer pour un suicide. Mais qui n’aurait pu convaincre que les amateurs du sensationnel irréfléchi, à moins de n’être possible que dans l’absolu.
Les évêques appuyaient leur attestation sur « les premiers constats ». Mais pas ceux du pont d’Ebebda. Selon notre source, il s’agirait des conclusions de la première autopsie qui a eu lieu le 02 juin 2017 et à laquelle la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun était représentée.
« En tant que propriétaire de la dépouille de Mgr Bala, indique notre source, la CENC a reçu copie du rapport d’autopsie dûment signé par les différents experts ayant pratiqué ». C’est donc en connaissance de cause que les évêques pouvaient affirmer et avec autorité qu’il s’agissait d’un assassinat. Le rapport ayant conclu à la non noyade et « à des violences ante mortem ».
Les évêques auraient commis une erreur stratégique de communication « en ne citant pas un document dont ils disposaient de manière légitime et qui n’était pas confidentiel ». Notre source croit « qu’ils ne se sont pas douter des enjeux de ce crime. »
Selon la même indiscrétion, les évêques devraient normalement avoir également reçu copie du rapport de la seconde autopsie, à laquelle ils étaient également représentés. Celle-ci était « une autopsie de confirmation ». « Il ne s’agissait pas, explique notre source, de chercher de nouveau éléments de preuves, mais de prendre l’avis d’une seconde équipe d’expert ». les conclusions auraient été similaires.
Il faut croire que cette confirmation n’était pas du goût du bureau du Procureur, puisqu’il a fallu faire appel à l’expertise allemande et les compétences d’Interpol. Mais il se pourrait que les évêques n’en aient pas été informés. Ils n’y auraient donc pas été représentés. C’est pourtant cette dernière qui induit, du coq à l’âne, la noyade comme « la cause la plus probable du décès de Mgr Jean-Marie Benoit Bala ».
Alors question : La troisième autopsie a-t-elle vraiment eu lieu ? Si oui Sur quel corps a-t-elle été pratiquée ? Les trois interventions médico-légales ont-elles eu lieu sur le même corps ? Est-il possible que le Procureur ait présenté un autre corps à Michael Tsokos et Mark Muller ?
Seul l’affirmative à cette dernière question peut justifier les conclusions que rapporte le communiqué de Jean-Fils Kléber Ntamack. Si tant est qu’elles existent.