Le Procureur Général près la Cour d’appel du Centre était très attendu depuis le communiqué du 02 juin 2017, annonçant l’ouverture d’une enquête sous son autorité, pour « mort suspecte » de Mgr Jean-Marie Benoît Bala. Son silence pendant un mois était devenu si lourd de signification qu’il était clairement suspect pour la majorité des observateurs.
Sa sortie de cette mi-journée du 04 juillet 2017 est donc pour le moins anecdotique et vient confirmer tout le mal que l’on aurait voulu ne pas penser de lui. Jean-Fils Kléber Ntamack fera désormais école et jurisprudence en matière de criminologie. Dorénavant, on se référera à lui quand, dans une enquête, on voudra conclure qu’en « l’absence de toute trace de violence », « la noyade est la cause la plus probable de décès ».
Pas besoin d’être un expert légiste pour dire que c’est complètement tiré par les cheveux. Cette conclusion cavalière est d’ailleurs bien loin de refléter les états de service de ce magistrat, brillant selon ses pères.
Jean-Fils Kléber Natamck est en effet excellemment noté par l’International Association Prosecutors (IAP), l’Association Internationale des Procureurs et Poursuivants. Il a même été élu « Procureur de l’année 2011 », pour sa participation dans « la lutte contre corruption et les atteintes à la fortune publique ».
Il était alors Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance du Mfoundi, à Yaoundé. Poste qu’il occupait depuis 12 ans.
Expert des questions financière
Selon un document de l’IAP, Jean-Fils Kléber Ntamack serait plutôt « expert des questions financières ». Il est sorti de l’ENAM en 1987 et a été « intégré dans la magistrature la même année ».Il aurait « également suivi plusieurs formations dans les domaines de la lutte contre le crime organisé, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, le recouvrement des avoirs détournés ». Il serait, à ce titre, expert camerounais de la Banque Mondiale pour les questions sus-évoquées.
Il serait ou a été membres des sous-comités techniques du Comité des Chefs de police d’Afrique centrale; du staff de supervision et observateur national des opérations INTERPOL en Afrique Centrale, formateur en droit pénal des affaires OHADA; membre titulaire de la commission supérieure des recours de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) de 2007 à 2011, entre autres.
Il a par ailleurs participé, comme expert, à l’élaboration d’un guide pour praticiens sur le recouvrement des avoirs détournés par la Banque mondiale et l’ONUDC. Le Procureur Jean Fils Kléber NTAMACK est également enseignant vacataire à la division judiciaire de l’ENAM.
Bref, pas l’ombre de la moindre expertise dans le domaine qui nous interpelle, mais sans doute une superbe compétence pour le TCS ou la Cour des comptes. Cela peut-il justifier sa performance dans cette enquête ? Qu’est-ce qui a donc pu amener un si brillant magistrat à produire le résultat qui est diffusée depuis ce midi ? Bien malin qui pourrait ne pas y répondre …