La mystérieuse disparition de Mgr Jean Marie Benoit Bala n’a pas fini de faire réagir ses proches. Dans une interview accordée à nos confrères du site d’information Camer.be Théophile Omgba, le frère aîné de la victime revient sur les circonstances dans lesquelles la famille a appris la triste nouvelle. Il parle de la vie du prélat et l’importante place que ce dernier occupe dans la vie de la famille.
Théophile Omgba était sur le point d’enterrer sa fille, morte quelques jours plus tôt, lorsque la nouvelle est tombée. Attristée et désorientée par cette énorme perte, la famille Bala se pose des questions. Des questions pour lesquelles il est trop tôt d’avoir des réponses. Profondément convaincu de l’assassinat de l’Evêque, il confie la justice à la divine providence.
Comment avez-vous appris le décès de l’évêque de Bafia?
L’annonce de la mort de Jean –Marie Benoît Bala m’est parvenue au moment où je m’apprêtais à enterrer ma fille. La semaine dernière lorsque je préparais les obsèques de ma fille j’ai entendu à la radio que l’évêque est porté disparu et qu’il était dans l’eau. Je me suis posé la question de savoir comment il a fait pour entrer dans l’eau étant donné qu’il ne connaît pas la pêche. Lorsque tout le village a appris cette disparition, les gens ont accouru ici pour s’enquérir des dernières nouvelles malgré le fait que j’avais un deuil. Mais vendredi alors que j’attends la dépouille de ma fille, j’apprends que le corps de mon petit frère porté disparu a été retrouvé dans la Sanaga. Je suis très choqué puisqu’en moins de deux semaines je viens de perdre ma fille et mon petit frère. Je dois dire ici que c’est grâce à l’évêque que j’ai pu payer les factures à l’hôpital où ma fille était internée pendant sa maladie. Je viens de perdre un grand homme.
Quel genre d’homme était le prélat pendant son enfance ?
Nos parents ont eu beaucoup d’enfants. C’est l’évêque qui était le dernier né. Il est né à Mbalmayo où notre papa travaillait. Mais c’est dans ce village qu’il a passé une bonne partie de son enfance. Dès son enfance, il a commencé à se distinguer par son obéissance et son intelligence. Mon petit frère obéissait à tous les parents qui nous ont encadrés dans ce village. Etant enfant, l’évêque passait dans toutes les maisons du village et demandait aux parents s’ils avaient besoin d’eau dans leurs récipients. Lorsqu’il trouvait les récipients vides, il les remplissait et rentrait immédiatement à la maison pour lire ses cours. Mon petit frère aimait également aller à l’église même lorsque nos parents étaient absents. Depuis qu’il est devenu évêque on se voyait très rarement mais chaque fois que notre famille avait besoin de lui, il ne manquait pas à l’appel.
Comment les populations d’Oveng se préparent à rendre un dernier hommage à leur fils ?
Chaque soir nous tenons une réunion ici pour voir comment nous irons à Bafia rendre un dernier hommage à Monseigneur. Mercredi dernier, le ministre Laurent Serges Etoundi Ngoa est venu participer à notre réunion. Il a promis de mettre à notre disposition un bus qui se chargera de transporter toutes les populations en aller et retour.
Les réunions vont continuer à se tenir jusqu’à la date des obsèques et nous comptons rendre un dernier hommage à notre frère. Nous prions aussi Dieu chaque jour pour qu’il accueille l’âme de son serviteur et de consoler toutes les personnes qui pleurent depuis l’annonce du décès de l’évêque. Nous pensons aussi que Dieu fera sa justice sur ce décès suspect et toutes les personnes impliquées sur cette mort répondront de leurs actes devant la justice de Dieu.