C’est ce que soutiennent diverses sources au sein même de son cabinet. Alors que le président de l’Assemblée nationale ne se reconnait pas dans des aveux qu’on lui attribue.
Manifestement, le président de l’Assemblée nationale (Pan) tient à ce procès. Sauf que dans cette affaire qui l’oppose au capitaine de gendarmerie Bouba Simala, son neveu qui aura été son garde du corps pendant près de 20 ans, Cavaye Yéguié Djibril va de revers en revers. Après avoir été débouté par la Cour d’appel du Centre, lui et ses avocats ont saisi la Cour suprême d’une requête de sursis à exécution » en même temps qu’était initiée une autre procédure pour menaces simples et outrage à corps constitué.
Autre revers : la mise en liberté provisoire accordée à son ex-garde du corps le 08 février 2017. Seule victoire pour le Pan, la récusation acceptée du premier juge. Ce qui ne fait pas oublier le premier revers intervenu avec la requalification des faits. Le 16 juin 2015, l’opinion apprend, à travers un «arrêté présidentiel» pourtant signé du Pan, que le capitaine Bouba Simala s’est rendu coupable « d’actes de terrorisme, d’incitation au braquage et à l’enlèvement ». Après avoir lui-même qualifié les faits, Cavaye Yéguié Djibril veut ensuite forcer la main aux instances compétentes en précisant dans le même document : «Le ministre de la Défense, compétent pour connaître des actes de terrorisme, d’incitation au braquage et à l’enlèvement que l’intéressé a bien voulu commettre à l’endroit du président de l’Assemblée nationale, prendra toutes les dispositions conformément à la loi en vigueur».
Aussitôt dit, aussitôt fait. Bouba Simala est placé en détention provisoire à la Sécurité militaire (Semil) le 19 juin, soit trois jours plus tard. Mais dès l’ouverture du procès, le tribunal militaire retient plutôt contre le capitaine de gendarmerie accusé précisément d’avoir planifié l’enlèvement du Pan au parcours Vita à Yaoundé, lors d’une séance de sport de maintien, infraction susceptible de lui valoir la peine de mort au regard de la loi anti-terroriste promulguée un an plus tôt, l’ex-garde du corps du Pan est soulagé en apprenant que « l’ordre de poursuivre » du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense a retenu contre lui trois chefs d’inculpation : menaces simples, outrage à corps constitué et violation de consignes.