Il y a cinq ans, dans la nuit du 4 au 5 juin 2020, Bryan Fombor, jeune jet-setteur de 27 ans, était poignardé à mort près de la station Texaco Omnisport à Yaoundé. Une affaire qui avait défrayé la chronique et dont l'épilogue judiciaire n'est intervenu qu'en juillet 2023.
Le 5 juin 2020, Bryan Fombor, figure connue de la jet-set yaoundéaise, perdait la vie dans des circonstances troubles. Selon la version officielle, le jeune homme de 27 ans avait été poignardé par des mototaximen après une altercation, en présence de son ex-petite amie Ivana Obama Essomba, ancienne animatrice de la chaîne Vision 4.
L'affaire avait immédiatement suscité un tollé au Cameroun, tant par les zones d'ombre entourant les faits que par les personnalités impliquées. La mère de la victime était une ancienne collaboratrice de Chantal Biya, la Première Dame, tandis qu'Ivana Essomba évoluait dans les cercles médiatiques influents du pays.
Trois années de procédure judiciaire mouvementée
Après dix-huit mois d'instruction et une cinquantaine d'interrogatoires, le procès s'était ouvert en avril 2022 devant le Tribunal de Grande Instance du Mfoundi. Huit personnes comparaissaient pour "complicité d'assassinat", avec Ivana Obama Essomba comme principale accusée.
Les enquêteurs avaient mis en évidence plusieurs incohérences dans les témoignages, suggérant une préméditation plutôt qu'une simple altercation qui aurait mal tourné. Les images de vidéosurveillance contredisaient notamment certaines déclarations, renforçant l'hypothèse d'un guet-apens.
Le ministère public soutenait que les accusés "s'étaient entendus pour assassiner Bryan Fombor", tandis que la défense dénonçait un "dossier bâclé" et des "règlements de comptes à des innocents".
Le 12 juillet 2023, soit plus de trois ans après les faits, la justice camerounaise rendait son verdict. Dans une décision qui avait surpris, Ivana Obama Essomba était acquittée par le Tribunal de Grande Instance de Yaoundé Centre Administratif.
En revanche, André Agladala et Djingui Djamo, qui étaient sous mandat de détention préventive depuis juillet 2020, ont été reconnus coupables d'assassinat et de complicité d'assassinat. Ces derniers avaient passé près de trois années en détention à la prison centrale de Kondengui avant d'être condamnés.
Cinq ans après ce drame qui avait secoué la société camerounaise, plusieurs interrogations persistent. L'acquittement d'Ivana Essomba, pourtant considérée comme la principale suspecte par les enquêteurs, continue de faire débat. Les ramifications de cette affaire, qui s'étendaient "du showbiz à la politique" selon la presse, n'ont peut-être pas toutes été élucidées.
Cette affaire restera comme l'un des procès les plus médiatisés du Cameroun de ces dernières années, illustrant les intrications complexes entre célébrité, justice et pouvoir dans le pays.