Ledit rapport fut ordonné en 1999 par le parquet via le Tribunal de grande instance de Paris. Le Procureur général sevré dudit document, a demandé un report de la cause. Le report sollicité n’a pas été du goût de Me Bayebeck.
Il a pris la parole pour étayer un certain nombre d’éléments qui entourent la procédure ; au rang desquels le défendeur a sollicité que le jugement « avant dire droit » rendu le 07 mai 2014 par le tribunal de céans soit rapporté. En effet, à ladite date, Pierre Désiré Engo avait bénéficié de la mise en liberté, suite à sa requête du 24 avril 2014.
Mais la décision du tribunal était restrictive. Elle interdisait à l’ex-DG de sortir du territoire national. La défense a motivé sa demande de mainlevée de sortir du pays pour trois raisons : les difficultés pour l’accusation d’obtenir les éléments du rapport du juge d’instruction.
Cette mainlevée s’explique selon la défense par l’âge avancé de leur client (75 ans) d’une part, et son état de santé précaire qui commande une évacuation médicale d’autre part. Le second plaidoyer porte sur la grâce présidentielle d’août 2013 dont Engo devrait bénéficier de tous ses effets juridiques.
Sur ce point précis, Me Bayebeck demande que le tribunal soit en phase avec le texte présidentiel. Enfin, il a relevé la gêne et la détresse du Ministère public à exécuter la mesure de la mainlevée du 15 février 2005. Puis, la défense a produit le dossier de l’accusé qui, nous l’avons relevé, nécessite une évacuation temporaire.
Une évacuation sanitaire. Dans un appel pathétique, Me Bayebeck a déclaré : «Nous n’allons pas accompagner notre client dans la tombe…ce n’est pas notre rôle».
La première audience relative à cette procédure a été appelée le 17 mars 2014. L’ordonnance du 21 août 2012 du Tribunal de grande instance du Mfoundi pour un complément d’information relatif au virement présumé dans les comptes de l’ex-DG de la somme de 25 milliards FCfa domiciliée dans les livres du Crédit lyonnais de Paris.
Le Tribunal de grande instance Paris va charger un capitaine français (un certain Gérard) de rechercher l’origine et les modalités de ce transfert d’argent. Plusieurs correspondances du Crédit lyonnais vont faire le constat de non-existence de ce montant dans les comptes d’Engo.
Au jour d’aujourd’hui, la justice camerounaise attend le rapport de la commission rogatoire du capitaine français. Ce qui a fait dire à Me Bayebeck que «cette décision (le rapport) ne sera lamais exécutée par la justice française». Les exceptions et les observations soulevées ont été enregistrées. Le tribunal va délibérer le 09 septembre 2015.