Ils s’appuient sur la déclaration sous serment de l’homme d’affaires devant les juridictions sud-africaines pour éclairer la lanterne du président. On n’est toujours pas sorti de l’auberge dans l’affaire qui oppose l’homme d’affaires camerounais Baba Danpullo à Mtn Cameroon et Chococam. Les deux parties en présence ont effectué des sorties, mais le droit n’a toujours pas été dit et l’affaire reste pendante le tribunal de Douala-Bonanjo. Les comptes bancaires de Mtn Cameroon et Chococam demeurent bloqués dans les banques depuis six mois.
Dans une lettre adressée au chef de l’Etat, les avocats de Mtn Cameroon et Mobile Monney corporation ont tenu à faire la lumière et lever des équivoques, en s’appuyant sur la déclaration sous serment de Baba Danpullo devant les juridictions sud-africaines en décembre 2020. Les avocats qui s’offusquent de récentes déclarations du milliardaire aux médias relèvent que ses déboires n’ont pas commencé en Afrique du Sud avec le Covid-19 tel qu’il l’a indiqué à la presse.
Ils notent que dans la déclaration sous serment du milliardaire, il atteste lui-même que ses défauts de paiement à ses banquiers ont débuté en 2018. « Contrairement à ce que répand M. Danpullo dans l’opinion publique, la plupart des manquements de Bestinver à ses obligations contractuelles se sont produits avant la période Covid19. L’Afrique du Sud n’étant rentrée en confinement que le 27 mars 2020 », indiquent les avocats. Dans la ligne des prêts d’argent contractés par l’homme d’affaires, on apprend que la société Bestinver de Baba Danpullo a conclu trois accords de prêt avec la banque sud-africaine entre 2016 et 2017 d’une valeur totale de 610 000 000 rands, soit 19 892 100 000 F. Cfa à un taux d’intérêt allant de 0,5% à 10,2%. Un autre emprunt est contracté par les trois sociétés du groupe Bestinver de 228 millions F. Cfa le 9 novembre 2017. Dans les suretés fournies par Bestinver et Ahmadou Baba Danpullo, le document cite des cautionnements croisés des différentes entités du groupe, la caution personnelle de Baba Danpullo pour la somme de 3,2 milliards F. Cfa et l’affectation en hypothèque de plusieurs immeubles au profit de la banque, First Rand Bank. La valeur totale des hypothèque de 6 des onze immeubles de Bestinver était estimée à 50,982 milliards F. Cfa.
Pour les avocats, Danpullo et ses sociétés n'ont pas respecté les engagements qu’ils avaient pris dans le cadre des accords de prêt comme l’obligation de payer les taxes sur les loyers plusieurs fois violée ; le non-respect de l’obligation de présenter les états financiers audités ; plusieurs échéances de remboursements des prêts non respectés, note la missive. Et les avocats d’argumenter que dans sa déposition sous serment devant la Haute Cour de justice en 2020, Danpullo a reconnu des impayés d’au moins 150 millions de rand (près de 5 milliards F. Cfa), soit 18 échéances non honorées. Au chef de l’Etat, les avocats assurent que la version de Danpullo qui se présente comme victime de la Xénophobie sud-africaine est inexacte.
Non-respect des engagements
On se souvient que déjà au mois de septembre 2022, le président du tribunal de première Instance de Douala- Bonanjo avait signé plusieurs ordonnances autorisant l’homme d’affaires Baba Danpullo à saisir les comptes bancaires de Chococam, MTN Cameroon et Mobile Money Corporation, dans une procédure de recouvrement de 259 milliards F. CFA que l’homme d’affaires soutient que ces trois entreprises lui doivent. Or, les trois entreprises ne reconnaissent pas qu’elles doivent de l’argent à Danpullo directement ou indirectement. Elles contestent aussi la saisie de leurs comptes bancaires. Le 09 juin 2023, le tribunal a pris une autre décision ordonnant aux banques Afriland, SCB, Ecobank et UBA de transférer au greffier en chef dudit tribunal, les fonds qu’elles avaient cantonnés dans cette affaire.