Sentant l’étau se resserrer sur lui, le notaire semble être revenu à de meilleurs sentiments et engage une opération de négociation pour désintéresser son client qui court derrière le remboursement de ses fonds depuis sept ans.
Après plusieurs promesses de remboursement non tenues, Me Menye Ondo François-Xavier vient une nouvelle fois de s’engager auprès de son client et confrère sénateur équato-guinéen à lui rembourser la totalité des sommes dues. Selon les informations recueillies par Le Messager, les deux parties, qui n’avaient pas rompu le dialogue, continuent de se parler pour trouver une issue définitive à cette scabreuse affaire.
Nos sources annoncent un autre round dans les prochains jours. Me Menye Ondo dont l’image a été gravement écornée au passage serait à l’initiative de ce rapprochement qui n’a pas pour autant lever la défiance de sa victime. Une défiance nourrie par les multiples volte-face de son notaire qui, à plusieurs reprises, n’a jamais respecté la parole donnée. Plus de sept ans après le début de cette affaire et quatre mois après sa révélation par votre journal, cette fois-ci sera-t-elle la bonne ?
Rien n’est moins sûr. Contacté par Le Messager pour confirmer ou non l’existence de cette négociation et sa volonté d’aller jusqu’au bout, Me Menye déploie le parapluie de son devoir de réserve auquel il est astreint en tant que notaire. Il s’agissait simplement de savoir si, comme le laissait croire notre source généralement bien informée, il était parvenu à un accord ou était sur le point de le faire et quelles en étaient les modalités. D’autant que Le Messager a en outre appris que le sénateur camerounais, pour rassurer son vis-à-vis dont la patience a été mise à rude épreuve, aurait remis au sénateur équato-guinéen un titre foncier de l’une de ses propriétés en guise de gage de sa bonne foi.
Un document qui vient ainsi s'ajouter à un autre titre foncier du domaine portuaire qu'il avait déjà remis à son interlocuteur mais dont il sollicitait en vain la rétrocession. Concernant la négociation elle-même, l’entourage de l’ancien ministre des Finances d’Obiang Nguéma ne confirme ni n’infirme, préférant renvoyer le reporter vers le notaire qui, dans une note en réponse à notre demande d’informations « regrette que cette démarche intervienne après tout le ramdam de ces derniers mois sur ces prétendues affaires où [nous avons] manifestement et radicalement pris parti ».
Pour la gouverne de nos lecteurs, il faut rappeler qu’à la suite de la révélation de cette affaire, d’autres clients de Me Menye Ondo se sont manifesté auprès de notre rédaction, lui reprochant plus ou moins les mêmes faits dont le cas de Yves Michel Fotso sur lequel nous reviendrons dans nos prochaines éditions.
Toujours est-il que ce que Me Menye Ondo appelle « prétendue affaire », en parlant du différend qui l’oppose au sénateur Esono Edjo a failli tourner à l’incident diplomatique entre le Cameroun et la Guinée-équatoriale au regard de la fonction de deux protagonistes. Certes, dans l’entourage du sénateur équatoguinéen, on précise qu’il s’agit d’une affaire qui vise un individu et lui seul et non un Etat ou des autorités du Cameroun. Il n’en demeure pas moins vrai que n’eut-été sa qualité de sénateur nommé, c’est-à-dire bénéficiant du sceau du décret présidentiel, la demande de levée d’immunité parlementaire de Me Ondo Menye transmise par la chancellerie équato-guinéenne aurait sans doute connu une fortune différente.
C’est dire que la reprise des négociations sonne comme une dernière chance pour lui. Dernière chance pour rembourser les sommes dues, dernière chance pour se refaire une réputation à la mesure de sa stature, dernière chance aussi pour conserver l’amitié d’un homme qui lui faisait confiance et qui en dépit de tout, continue à le considérer comme un « frère ». Saura-t-il saisir cette planche de salut ?