• Plusieurs militants du MRC sont condamnés à de lourdes peines
• Maurice Kamto ne compte pas baisser les bras
• Jeune Afrique livre les stratégies du MRC
« Insurrection », « rébellion », « atteinte à la sûreté de l’État » telles sont les infractions retenues par le tribunal militaire de Yaoundé contre une cinquantaine de militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Cette condamnation en cascade sonne comme une déception pour Maurice Kamto qui a exprimé quelques jours plus tôt son souhait de voir libérés ses camarades avant les fêtes de fin d’années. Pour autant les avocats des militants condamnés ne comptent pas se contenter de la décision du 27 décembre 2021. Toute une stratégie est en train d’être mise en œuvre pour contraindre les autorités judiciaires à dire le droit dans cette affaire qui écorne l’image du Cameroun à quelques jours du démarrage de la 33ème de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN TOTAL ENERGIE 2021).
Pour rappel, plusieurs militants et cadres du MRC ont été arrêtés entre le 21 et le 22 septembre 2021 (certains à leurs domiciles) dans le cadre d’une manifestation publique programmée par Maurice Kamto pour exiger le départ de Paul Biya et la fin de la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
Bataille judiciaire
La décision du tribunal militaire en date 27 décembre 2021 serait le début d’une longue bataille judiciaire qui se profile à l’horizon. Une partie des avocats des militants du MRC condamnés entendent faire appel de cette décision. Les avocats sont déterminés à user tous les voies de recours aussi bien sur le plan national et international.
« Nous devons épuiser toutes les voies de recours internes, explique l’un des avocats concernés, qui fera appel. Ensuite nous pourrons éventuellement porter l’affaire à un plus haut niveau, hors du Cameroun. » , a confié un avocat Jeune Afrique.
« Des recours pourraient en effet être formulés devant des juridictions internationales, notamment la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. La commission africaine des droits de l’homme et des peuples précise en effet que « les tribunaux militaires ne peuvent, en aucune circonstance, juger des civils ». Et notre source précédente de conclure : « Chacun de nos dossiers pourrait nous permettre d’attaquer à l’international la compétence du tribunal militaire camerounais sur des civils. » », rapporte Jeune Afrique.