Affaire Glencore: le prétexte de la suspension de Barlev Bidjocka ?

Adolphe Moudiki ADG SNH.png Adolphe Moudiki, ADG de la SNH

Sun, 18 Aug 2024 Source: LA NOUVELLE N° 769, 19 août 2024

C’est l’impression que véhicule aujourd’hui le promoteur de Ris radio. Ceci, dans le but inavoué de s’attirer la sympathie de quelques affidés. Décryptage.

La précipitation à poser des scellés sur Ris Fm, provient d’une annonce que nous avons diffusée vendredi dernier. En effet, nous avions annoncé que Ris Fm a été accréditée pour la couverture de la première audience de l’affaire Glencore le 10 septembre 2024, avec autorisation d’enregistrer en audio et vidéo. Des informations qui nous parviennent, cette annonce a créé des mouvements de panique. « En fermant la radio, ils croient avoir empêché la diffusion. C’est ce qu’on va voir », dixit Sismondi Barlev Bidjocka, dans son éditorial du mardi 13 août dernier.

Nonobstant un mea-culpa balancé au débotté le 12 août 2024 pour s’attirer la sympathie du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Bidjocka tente sournoisement de faire croire à l’opinion et davantage à ses partisans que Ferdinand Ngoh Ngoh, celui-là même qui serait à l’origine de ses déboires au Cnc, est impliqué dans l’affaire Glencore.

En guise de rappel, la multinationale anglosuisse de négoce a en effet reconnu avoir versé entre 2007 et 2018, 7 milliards de Fcfa à des agents publics camerounais de la Snh et de la Sonara, afin d’obtenir des blocs d’exploration. Alors question : comment obtient-on l’attribution de blocs pétroliers au Cameroun?

Pour la gouverne de Sismondi Barlev Bidjocka et ses partisans, la procédure d’attribution des blocs d’exploration se fait en 8 étapes :

1) L’intérêt est avant tout exprimé dans une lettre formelle adressée à l’Administrateur directeur général (Adg) de la Snh ;

2) L’Adg transmet la demande à la direction de l’exploration ;

3) La direction de l’exploration évalue et confirme le statut de l’investisseur en tant que société pétrolière et gazière ;

4) L’Adg transmet ensuite le dossier à la Commission nationale de négociation des contrats gaziers et miniers présidée par l’Adg de la Snh ou son représentant (traditionnellement le directeur de l’exploitation de la Snh, mais aujourd’hui le conseiller technique N°1 de la Snh) ;

5) Au cas où les négociations aboutissent, un contrat de partage de la production est signé par l’Adg sur le bloc choisi (superficie) ;

6) L’investisseur est tenu de s’affilier à une société au Cameroun afin d’entreprendre les opérations sur le bloc ;

7) En cas de découverte de pétrole et d’une production définitive provenant du bloc, l’Etat, à travers la Snh, devient un partenaire et est autorisé à s’approprier la part de l’Etat destinée à la raffinerie ou la commercialisation locales ;

8) Les revenus de la vente sont déposés au Trésor public via la Snh. Comme nous pouvons donc le constater, toute la procédure qui est de fait un processus de gestion interne à la Snh, est pilotée de bout en bout par le top management de cette entreprise étatique, autrement dit par l’Administrateur directeur général, Adolphe Moudiki ou son représentant.

Le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, PCA de la SNH n’intervient dans aucune desdites étapes du processus d’attribution de blocs pétroliers au Cameroun. La coterie maffieuse n’a qu’à s’en prendre à elle-même.

Source: LA NOUVELLE N° 769, 19 août 2024