Affaire Kamto - Denis Atangana : La bataille se poursuit

Maurice Kamto MRC Maurice Kamto

Mon, 12 Oct 2015 Source: La Nouvelle Expression

L’ancien militant répond à nouveau aux accusations de détournement des fonds lancées par le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc).

Face aux journalistes du club politique le 23 septembre 2015, Maurice Kamto a lancé ««On dit qu’on a emprisonné un jeune qui a amené le parti à Monatélé, qui a eu 40%. Voilà, on en fait un martyr ?

Qu’est-ce qu’il faut faire ? Il faut laisser les gens distraire les fonds du parti au moment même où l’on dit qu’il faut combattre la corruption ou l’indélicatesse dans la gestion des fonds ? Fallait-il que le parti ne dise rien?». La réponse de l’intéressé est tout aussi virulente «Je n’ai jamais été convoqué au sien du parti pour un problème de ce genre voilà pourquoi je dis que je n’ai pas eu de problème avec le MRC.

Par contre j’ai eu des problèmes avec le couple Kamto-Fogué qui, jaloux de ma percée politique, voulait me régler des comptes parce que j’avais critiqué dans les media les dérives managériales et la violation sauvage des statuts et règlements intérieurs du Mrc faites par le couple Kamto-Fogué». Cet échange traduit dès lors la relation qui unit désormais l’ancien militant du Mrc, Denis Emilien Atangana, au président national de ce parti.

La joute verbale à laquelle se livrent les deux hommes politiques se veut le relent d’une affaire s’étant déroulée il y a de cela deux ans. L’on se souvient en effet, que la tête de liste du Mrc aux municipales à Monatélé, Denis Atangana, avait été gardé à vue dans une cellule du Groupement de gendarmerie du Mfoundi en décembre 2013. La raison de cet emprisonnement, le détournement, selon Maurice Kamto, de 1.250.000 Fcfa au cours de la campagne des législatives et municipales du 30 septembre 2013.

Une affaire endormie qui a été réveillée par le Président national du Mrc durant son entrevue avec les journalistes du club politique le mois dernier. Face à ces accusations renouvelées, le désormais Président exécutif du Cercle de réflexion et d’action pour le développement (CERAD) s’emporte. Sa ligne de défense, les dépenses inhérentes à l’organisation de ladite campagne.

«Au-delà des cautions, j’ai beaucoup dépensé pour obtenir 41% à Monatélé lors des élections municipales. Je tiens aussi à dire qu’établir une liste validée par Elecam pour prendre part aux élections n’est pas du tout facile. J’ai fait une liste de 25 personnes; cela m’a d’abord couté beaucoup d’argent avant de solliciter le parti », déclare-t-il.

« L’Etat a mis un peu d’argent à la disposition des partis politiques au titre du financement publique de la campagne, ma liste devait recevoir près de 560 000f; je ne n’ai pas vu cet argent en ma qualité de tête de liste et mandataire de cette liste. Ils n’ont pas donné l’argent ni à la tête de liste et mandataire que j’étais et encore moins au responsable communal», attaque-t-il. Tribalisme et violation des textes

Autre argument brandi par l’ancien militant, le tribalisme au sein du parti. Cette affaire qui provoque encore des remous deux ans plus tard serait selon l’ex militant le fruit de pratiques tribalistes au sein du Mouvement pour la renaissance du Cameroun. «Ce n’est pas un problème d’argent, le couple Kamto-Fogué était engagé dans une vaste campagne de règlement de compte au-delà du fait que l’on voit les relents tribaliste de M.Kamto».

Dans sa défense Denis Emilien Atangana accuse également le Président national du Mrc de violer les textes du parti « Maurice Kamto a fait du Mrc un Rdpc-bis. En sus de cela, il viole de façon abusive et sauvage les statuts du MRC. Des statuts qui disposent que les Vice-présidents, Secrétaires Nationaux sont désignés lors de la convention du parti. Mais M. Kamto les nomme en violation totale des textes réglementaires du parti .

Les statuts du MRC prévoient un seul poste de Conseiller spécial non seulement M.Kamto a créé un second poste de Conseiller Spécial, il a également nommé un autre Conseiller Spécial en violation flagrante des textes du part», accuse-t-il. Manifestement, l’inimitié entre les deux hommes politiques ne semble pas près de s’achever.

Source: La Nouvelle Expression