• Liyeplimal est dans l’incapacité de rembourser ses adhérents
• Le DG de la société Liyeplimal rassure
• Mais selon l’avocat Amedee Dimitri Touko, le problème est plus grand qu’on ne le pense.
La sortie de Monsieur Emile Parfait Simb sur l’affaire qui concerne son entreprise a été pour accuser certains de ses clients d’être des gens impatients selon l’avocat Amedee Dimitri Touko. Pour elle, le problème est plus grand qu’on ne le pense.
Lisez la tribune de Me Amedee Dimitri Touko
La prestidigitation Liyeplimal ou la communication du « on va voir ce qu’on va voir » : autopsie d’une entreprise hors la loi
L’opinion attendait avec impatience les explications de Monsieur Emile Parfait SIMB, qui se présente comme PDG fondateur de la SIMB GROUP, au sujet de sommes estimées à plusieurs milliards de dollars investies dans son entreprise.
A la place, on a assisté à un numéro de prestidigitation de niveau syllabaire dont la formule est la suivante : « les gens ne comprennent rien à la savante ingénierie financière de Monsieur le PDG ». Autrement dit, ceux qui n’ont pas leur argent sont simplement impatients ; ceux qui expliquent pourquoi l’argent n’est pas disponible sont soit des médisants jaloux, tapis dans les réseaux sociaux, soit des gens qui essaient d’expliquer ce qu’ils n’ont pas compris… Et pour envoyer des signaux au régime BIYA qui a fait du Cameroun un véritable sanctuaire pour voyous, le CIO de la SIMB GROUP cite « le Président de la République », et donne un coup de canif à ces gens qui sur les réseaux sociaux « nomment des Présidents ».
En clair, Monsieur SIMB essaye de politiser sa SIMBGATE, de dire que ses victimes qui se plaignent, sont simplement de ceux-là qui ont désigné sur les réseaux sociaux, « un Président (élu) ». Voilà son stratagème : se présenter comme un soutien de BIYA pour se soustraire de la justice. Ça ne passera pas.
Le Cameroun est un pays de gens intelligents
Par des messages subliminaux, le mis en cause fait des yeux doux à la dictature BIYA dont il espère la protection en cette période de turbulences. Cet élément à lui seul suffit à donner des indications sur la VÉRITÉ managériale de cette entreprise.
Vouloir noyer ce qui apparaît comme le plus grand crime financier de l’histoire de l’Afrique contemporaine dans un écran de fumée politique ne passera pas.
Il importe en toutes hypothèses, de rester sur le terrain des faits et du droit, et de ne pas se laisser distraire. Si Monsieur BIYA veut par sa complaisance être complice de cette escroquerie monumentale, l’histoire jugera.
La simb group est une « entreprise » en cessation de paiement
Pour l’expert en droit des difficultés d’entreprise que je suis, un débiteur qui ne fait plus face à ses engagements contractuels est simplement en difficulté. Comme tel, il doit, à l’initiative de ses créanciers dont font partie les pouvoirs publics, être mis sous procédure collective (sauvegarde, redressement ou liquidation) afin de sauver ses actifs restants et apurer son passif. Les pouvoirs publics doivent accompagner au plus vite cette démarche afin de stopper l’hémorragie, de figer la situation quant aux intérêts des créanciers et de prévenir la perpétration de nouveaux crimes. Plus simplement, la justice doit très rapidement mettre le nez dans cette cavalerie financière, le gouvernement doit veiller à la sécurité des affaires au Cameroun fortement menacée…
Les manipulations de Monsieur SIMB qui ne sont soutenues par aucun outil crédible de gestion (mise à disposition des documents comptables…), ont pour finalité, soit d’éviter, ou de retarder l’ouverture d’une procédure collective ou d’une procédure pénale, soit de détourner ou dissimuler le restant des actifs.
Un fort soupçon de lourdes fautes managériales doublées d’une banqueroute frauduleuse pèsent sur Liyeplimal dont la légalité de l’existence est aujourd’hui sujet à caution.
Le passage à la 2.0 c’est l’effondrement du gage des créanciers
Si le traitement judiciaire de Liyeplimal 1.0, révélait une faute de gestion ou une fraude à la loi ayant contribué à l’effondrement de l’entreprise ou à une vaste escroquerie, le montant de l’insuffisance d’actif peut être supporté, en tout ou en partie, par tous les dirigeants de droit ou de fait, ou par certains d’entre eux, ayant contribué à la faute de gestion ou à la fraude. Ceci signifie que tous ceux ayant participé à ce qui apparaît comme une vaste escroquerie, au moyen d’une cavalerie financière, peuvent être condamnés personnellement à dedommager les investisseurs. Leurs biens personnels seront dans cet ordre d’idées être saisis.
Mais avec le passage à la 2.0, les créanciers qui par un certain comportement validerait tacitement ce nouveau deal, renoncent aux gages attachés à leur contrat initial. En effet, avec la 2.0, l’entreprise n’appartient plus virtuellement à Monsieur SIMB, mais à ceux qui auront acheté ses Simcoins fictifs ; l’argent des épargnants s’évaporera simplement par ce stratagème.
En clair, la ruine des créanciers parachutés dans la cryptomonnaie pourra simplement être imputable aux aléas de ce nouveau marché.
L’urgence d’un plan de résorption de l’insolvabilité
En somme, une écoute fine du promoteur de l’entreprise LIYEPLIMAL nous révèle des explications encore plus compliquées que le problème. Et quand on n’a rien compris d’une explication, c’est que c’est le problème qui est un vrai problème.
Avec une déconcertante désinvolture, on a vu un soi-disant chef d’entreprise, dans un exercice de prestidigitation communicationnelle, s’émanciper de tous les codes d’un management moderne, vendre à ses créanciers un business modèle de joueur de casino : « vous allez voir, demain il fera jour…». Soit ! Mais la réalité factuelle est têtue.