Affaire Longue Longue : un avocat SDF critique la réaction précipitée du gouvernement

L'affaire de la torture présumée de l'artiste Longue Longue continue de soulever de nombreuses réactions au Cameroun. Lundi 28 octobre 2024, l'avocat et membre du parti SDF, Achille Leudjo, s'est exprimé sur le sujet lors de l'émission ÉQUINOXE SOIR.

Selon Leudjo, la communication du ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, qui a ordonné une enquête suite à la publication de la vidéo de Longue Longue, est "précipitée" et "n'aide pas vraiment le gouvernement".

"Cette communication n'aide pas trop le gouvernement, parce que le 23 octobre, la vidéo est postée, le 24 octobre, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense fait un communiqué pour dire qu'il a instruit une enquête, et le même jour, le président de la Commission des droits de l'homme au Cameroun sort aussi un communiqué", a-t-il déclaré.

Atteinte à l'image du Cameroun

Pour l'avocat, cette affaire va au-delà du seul cas de Longue Longue : "Il ne s'agit pas uniquement de l'image des tortionnaires de Longue Longue, mais de l'image de notre pays qui est salie. Il suffit que vous alliez à l'étranger pour qu'on vous voie comme un ressortissant de là où on torture les gens, et ce n'est pas bien, même pour le monde des affaires."

Nécessité d'une réponse légale

Achille Leudjo s'est montré catégorique sur le principe de la torture : "Rien ne justifie la torture qu'a subie Longue Longue... Peu importe les vidéos et les images qu'on va montrer prouvant qu'il était dans des cérémonies privées de ses bourreaux." Il insiste sur la nécessité d'une réponse légale plutôt qu'émotionnelle : "Si les coupables sont identifiés, on doit les punir comme le prévoit la réglementation en vigueur."

L'avocat conclut en soulignant la dimension universelle de cette affaire : "Que Longue Longue comprenne que ce qui lui arrive peut arriver à tout le monde... On doit identifier qui a fait ça."

Rappelons que Longue Longue avait affirmé sur TV5 Monde avoir été torturé en 2019 par des "membres des services de défense du Cameroun", une affaire qui n'a été révélée qu'en octobre 2024 via une vidéo devenue virale.