C'est ce qui ressort de la présentation d'une vingtaine de personnes devant le commissaire du gouvernement du Tribunal militaire de Yaoundé.
C'est une journée longue qu'ont passée, hier au Tribunal militaire de Yaoundé, 25 suspects arrêtés dans le cadre de l'affaire liée à l'assassinat du chef de chaîne de Amplitude Fm. Conduits en début d'après-midi devant le commissaire du gouvernement de cette juridiction militaire, le patron du groupe L'Anecdote et 24 autres personnes ont passé 10 heures de temps dans ce lieu. C'est, en effet, à 24 h et 30mn que Jean Pierre Amougou Belinga, vêtu d'une chemise blanche, Bruno Bidjang, Raymond Thomas Etoundi Nsoe, Yannick Nkili et 21 autres suspects ont été ramenés dans les cellules du Secrétariat d'État à la défense (Sed) pour complément d'enquête. Ces personnes interpellées et gardées à vue depuis neuf jours pour quatre d'entre elles et depuis quinze jours pour les 21 autres suspects ont été ramenés au Sed sous forte escorte de sept véhicules de la gendarmerie nationale. Sorti en dernier lieu, le patron du groupe L'Anecdote a salué et échangé avec plusieurs cadres de son groupe de presse et bien de membres de son personnel administratif présents avant d'être conduit, seul, dans un car blanc qui occupait la 7ème position dudit cortège des éléments de la gendarmerie nationale. Parmi les différents cadres présents hier au hall de cette juridiction militaire, figurent Martial Owona, Roland Akong,Mathieu Ekong, etc. Bien de dames ont fait aussi acte de présence. C'est le cas de Yvana Essomba, l'épouse de Bruno Bidjang, directeur général du groupe de médias Vision 4, Satellite Fm, L'Anecdote. Étant environ une vingtaine d'agents et cadres du groupe L'Anecdote, tous étaient réunis dans l'enceinte du Tribunal militaire de Yaoundé la mine patibulaire. L'air anxieux, les uns et les autres ont échangé par petits groupes durant plusieurs heures sans discontinuer avant de retourner, chacun(e) à son domicile après minuit et trente minutes.
J.P. Amougou Belinga et 24 autres suspects viennent donc de passer une autre nuit au Sed. Selon certaines indiscrétions, l'interpellation de quelques pontes de la République est envisagée dans les prochains jours dans l'optique de rassembler de nouveaux éléments de l'enquête. Toute chose qui pourra, probablement, aider à l'avancement et au bouclage de cette enquête. Parmi les 26 suspects encore en garde à vue dans les geôles du Sed, seul un suspect n'a pas fait le déplacement hier. Il s'agit de Jean Claude Fouda Abega, proche collaborateur de J.P. Amougou Belinga. En effet, son conseil a introduit une requête auprès du commandant de la première légion de gendarmerie du Centre dans le but d'exiger la liberté provisoire de secrétaire particulier du patron du groupe L'Anecdote et dénoncent des failles dans la procédure d'arrestation de ce client-là. Dans les prochains jours, Fouda Abega sera fixé si le recours rédigé et déposé par ses avocats aura un écho favorable.
En rappel, c'est aux aurores du lundi, 6 février 2023 que le patron du groupe L'Anecdote, le directeur général du groupe de médias Vision 4, Satellite Fm et L'Anecdote, le chef de la sécurité du promoteur dudit groupe de presse et l'aide de camp de Amougou Belinga ont été arrêtés, puis mis en garde à vue dans les cellules du Sed. C'est dans le cadre de l'enquête instruite par le chef de l'État du Cameroun le vendredi, 27 janvier 2023 sur l'affaire liée à l'assassinat de Martinez Zogo. 21 autres suspects au rang desquels figurent Léopold Maxime Eko Eko, patron de la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre), Justin Danwe, directeur des opérations de la Dgre, ont été, quant à eux, arrêtés le mardi, 31 janvier 2023. Tous ont été auditionnés depuis ces deux dernières semaines par des fins limiers du Service central de recherches judiciaires (Scrj) du Sed. Autre rappel non des moindres : le corps sans vie en état de décomposition de Martinez Zogo a été découvert à Ebogo 3, une bourgade située dans la périphérie de Yaoundé. C'était le dimanche, 22 janvier 2023. Depuis lors, il y a une pression à la fois sociale, nationale et internationale sur l'État du Cameroun afin que justice soit rendue au chef de chaîne de Amplitude Fm.