Arnaud Froger est au Cameroun depuis quelques jours. Le responsable des investigations de Reporters sans Frontières (RSF) poursuit son enquête sur l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Reçu sur la chaîne de télévision Equinoxe Tv, le journaliste confirme avoir rencontré plusieurs acteurs impliqués dans ce dossier. Il s’agit entre autres du commissaire du gouvernement, des avocats d’Amougou Belinga (joints au téléphone), l’épouse de Martinez Zogo et le ministre de la communication Emmanuel René Sadi.
Arnaud Froger contrairement aux dires de Boris Bertolt, ne remet pas en cause ses premiers travaux. Il confirme avoir bien eu accès au procès-verbal des auditions du lieutenant-colonel-Justin Danwé, présenté comme le chef du commando qui a enlevé Martinez Zogo. Dans le procès-verbal, Justin Danwé a bien indiqué Amougou Belinga a appelé au téléphone le ministre de la justice Laurent Esso à en croire Froger.
« C'est exactement ce qui est dit par Danwe dans son procès-verbal. C'est une information qui nous a été d’autres sources auxquelles on a eu accès. Il y a des sources qui ont été moins prudente dans le côté affirmatif de l'implication de ce ministre. Pour le moment on n'a pas d'élément supplémentaire. On en reste à ce qui a été dit en ce moment-là. Ça fait partir des zones d'ombre à éclaircir », a-t-il déclaré face à Guy Zogo.
Interrogé sur l’authenticité du document qu’il avait consulté, Froger persiste et signe. Son équipe et lui ont eu accès au bon procès-verbal. Il tient toutefois à faire la nuance entre l’authenticité du document et la vérité des déclarations de Justin Danwé.
Deux commandos
Les sources du responsable de RSF penchent désormais sur l’existence de deux commandos. Un chargé de torturer Martinez Zogo et celui qui devrait procéder à son élimination physique.
« Je discutais cette semaine avec une de mes sources qui disait clairement que pour lui, il y avait deux commanditaires. Il n'a pas nommé le deuxième sans doute parce qu'il y a beaucoup de peur dans ce dossier. Pour lui il est très clair qu'il y a une partie qui concerne la torture et une partie qui concerne l'exécution. Selon son interprétation du dossier, il s'agit de deux personnes différentes », rapporte Arnaud Froger.