Affaire Martinez Zogo : Dieudonné Essomba défend la "sérénité" d'Amougou Belinga

Yaoundé - Le consultant politique Dieudonné Essomba a pris position dans l'affaire Martinez Zogo lors de l'émission "Clubs d'Élites" sur Vision 4. Dans une intervention remarquée, l'analyste a exprimé ses doutes sur l'implication de Jean Pierre Amougou Belinga dans l'assassinat du journaliste de radio Amplitude FM, développant une argumentation basée sur la logique et la disproportion des moyens présumés.

Dieudonné Essomba n'a pas hésité à afficher sa conviction concernant l'innocence du patron du groupe L'Anecdote. "Je n'ai jamais eu des doutes sur la sérénité de Jean Pierre Amougou Belinga dans l'affaire Martinez Zogo", a-t-il déclaré sans ambages. Cette prise de position tranchée du consultant intervient dans un contexte où l'affaire continue de défrayer la chronique judiciaire camerounaise.

L'analyste politique s'interroge sur les motivations qui auraient pu pousser l'homme d'affaires à commettre un tel acte. "Je ne vois pas très bien quel aurait été l'intérêt d'un homme comme Amougou Belinga d'assassiner Martinez Zogo alors qu'il avait beaucoup d'autres moyens de l'embêter", argue-t-il. Pour Essomba, le patron de presse disposait notamment de la voie judiciaire pour régler d'éventuels différends avec le journaliste.

Le consultant développe ensuite une argumentation technique sur les modalités présumées du crime. Il s'étonne de la complexité de l'opération telle qu'elle a été décrite dans le dossier judiciaire. "Pour l'assassiner, il va voir un colonel des services de sécurité qui va mobiliser des dizaines de personnes pour en finir avec quelqu'un qui rentre chez lui le soir ?", s'interroge Dieudonné Essomba.

Cette disproportion des moyens lui paraît totalement illogique. "Est-ce qu'on a besoin d'une mobilisation aussi gigantesque ? Il s'agissait d'aller assassiner quoi, un président de République ?", lance-t-il de manière rhétorique. Pour l'analyste, cette approche ne correspond pas à la rationalité qu'on pourrait attendre d'un homme d'affaires aguerri.

Dieudonné Essomba pousse plus loin son raisonnement en évoquant les moyens financiers d'Amougou Belinga. "Quelqu'un qui est aussi riche qu'Amougou Belinga, pour assassiner quelqu'un comme Martinez Zogo qui n'est pas gardé, on prend des loubards là pour le faire", affirme-t-il crûment.

Le consultant estime qu'un homme de cette envergure financière n'aurait pas eu besoin de "prendre un colonel des services secrets qui lui-même doit mobiliser des dizaines de spécialistes pour en finir avec un individu". Cette logique économique et opérationnelle constitue, selon lui, un argument de poids en faveur de l'innocence du patron de presse.

Dans son argumentation, Dieudonné Essomba minimise également la portée des activités journalistiques de Martinez Zogo. Il le présente comme "un journaliste quelconque qui est là juste pour dire ce qui se raconte tout le temps : ligne 94, ligne 94...", faisant référence aux chroniques du défunt animateur sur les affaires de corruption présumée.

Cette caractérisation tend à suggérer que les révélations du journaliste n'auraient pas constitué une menace suffisamment importante pour justifier un assassinat orchestré avec de tels moyens.

Ces déclarations de Dieudonné Essomba dans "Clubs d'Élites" apportent un éclairage différent sur cette affaire qui continue de passionner l'opinion publique camerounaise et d'alimenter les débats sur la liberté de la presse et la sécurité des journalistes au Cameroun.