Une fois de plus, Dieudonné Essomba s’insurge contre l’arrestation et l’inculpation de Jean-Pierre Amougou Belinga dans l’affaire Martinez Zogo. En plusieurs points, le consultant de Vision 4 démontre comment l’inculpation de l’homme d’affaires pourrait coûter cher à la position de Paul Biya.
L’ANGOISSE DE LA VERITE
S’il y a une perspective qui traumatise les chacals qui se réjouissent de l’enlèvement judiciaire d’Amougou Belinga, c’est bien que la justice, se rendant compte du grossier montage criminel tissé autour de cet homme, le remette en liberté.
De fait, la neutralisation d’Amougou Belinga participe d’un grand nombre d’agendas cachés. Certains se réjouissent parce que par sa présence dans les médias, son courage et son bagout, il constituait un obstacle infranchissable pour ceux qui veulent contrôler l’opinion pour des fins politiques.
Il l’a montré en 2018, mais aussi en d’autres circonstance qu’il était le seul à neutraliser toute entreprise visant à détourner l’opinion médiatique. En son absence, l’audace de ces ennemis ne fera que s’accentuer, sans la moindre répartie.
D’autres qui se sont fait des rentes publiques une propriété pour asseoir des monopoles de fait, voient d’un très mauvais œil l succès éclatant de de cet Ekang qui recycle si bien les appuis de l’Etat, là où ses frères qui en ont bénéficié dans le passé ont échoué. Amougou Belinga constitue ainsi de manière claire, une menace sérieuse sur les positions qu’ils se sont créées.
Quant à ceux qui gravitent autour du Président Biya et qui sont responsables de ce complot, il faut leur dire clairement qu’ils se méprennent sur la nature de son pouvoir. Ils s’imaginent naïvement que ce sont les lois et la République qui maintiennent Biya au pouvoir et qu’en conséquence, eux-mêmes peuvent hériter de cette République et la gérer à leur guise.
Ce qu’ils ne savent pas, c’est que la République n’a rien à voir avec le maintien de Biya au pouvoir ! Ce sont les rapports de force militaire et politique qui le maintiennent au pouvoir !
Quand il échappe au coup d’Etat de 1984, ce n’est pas la République et ses lois qui le protègent, mais bien la partie de l’Armée qui lui reste fidèle.
Quand il échappe à la Conférence Nationale Souveraine réclamée par les opposants, ce n’est pas la République qui le protège, mais bien le refus des Ekang de suivre les Villes Mortes.
Quand il gagne les élections de 1992, ce n’est pas la République, mais bien le vote massif des Ekang en sa faveur, renforcé par le vote des Kirdis.
Quand il peut se permettre de modifier la Constitution pour lever la limitation des mandats, ce n’est pas la République qui le sauve, mais l’impossibilité d’organiser une insurrection à Yaoundé, verrouillée par les Ekang.
Et si aujourd’hui, on ne lui fait pas de coups d’Etat, ce n’est pas parce que l’envie manque, ou bien parce que ses ennemis croient à la République. C’est simplement parce qu’une bonne partie de l’Armée lui reste fidèle et que sa Garde Présidentielle fait le poids.
Il n’y a aucune République là-dedans, Il y a tout simplement un rapport de force qui lui est favorable. La République n’est qu’un cache-sexe pour légitimer un état des rapports de force. Le camp de Biya est le plus fort et ses désirs sont habillés du sceau de la République. Et le camp de ses ennemis justifient sa faiblesse et son incapacité d’action en faisant semblant de suivre les lois de la République.
Mais si un jour, un opposant politique ou même un capitaine prend le pouvoir, alors c’est lui qui incarnera la République et sa volonté incarnera la loi. Et il le sera aussi longtemps que les forces hostiles ne viendront pas le chasser.
Pour le moment, la force de Biya tient à 3 facteurs :;
-un matelas communautaire Ekang très important, représentant le quart de la population du Cameroun
-la présence majoritaire Ekang dans la capitale Yaoundé où tout se joue, et qui neutralise toutes les tentatives d’insurrection. Et de fait, si la capitale avait été à Bafoussam ou Bamenda ou à Garoua, ou si les Ekang avaient été une minorité submergée par des émigrants à Yaoundé, Biya aurait été chassé depuis longtemps.
-la fidélité des unités militaires, qui le soutiennent aussi bien à coups d’avantages que d’une forte coalescence ethnique.
Biya n’est rien du tout sans la cohésion du groupe Ekang, et ce que son entourage croit être la République qu’il gère n’a absolument aucun sens si les Ekang sont divisés !
Dès lors, s’attaquer à Amougou Belinga de manière aussi grossière, c’est mettre un coup de terrible coup de canif sur ce socle sans lequel leur pouvoir ne vaut rien du tout !
Amougou Belinga incarne ce que les Ekang aiment et admirent : batailleur, fringant, très capable, maitrisant les rouages de l’Etat, bénéficiant de manière parfaitement légale des avantages de l’Etat et les recyclant avec une extraordinaire efficacité dans le strict cadre des dispositions légales.
Il est l’un des rares à construire un immeuble significatif à Yaoundé, immeuble qui attire toutes les rancœurs. La seule chapine suivie d’un Ekang et qui constitue le cauchemar des ennemis de Biya, c’est boen Vision 4. La seule Université vivante, c’est lui. Et son dernier projet était de se lancer dans la conquête de la distribution de carburant om s’était fracassé Bekolo Mbang et son SOCAEPE. Et nul doute qu’avec sa vigueur, il allait réussir brillamment.
Mais au Cameroun, il est interdit à un Ekang de réussir autrement que par les misérables postes administratifs om ils vivent de ciorripotion, sans d’auilleurs la moindre perspective. Il faut voir ces gueux quand ils ne sont plus aux affaires, comment ils tirent le diable par la queue, allant discuter de petits postes de maires à des villageois qu’ils méprisaient jusque-là. Et si Biya ne els appelle plus, ils se transforment en vrais mendiants ! Or, AMOUGOU BELINA était une bonne perspective puisqu’il montrait à travers l’exemple des retraités qu’il avait recrutés, ce qu’il faut faire, à savoir avoir des hommes d’affaires qui leur ménagent un strapontin après leur départ des affaires.
Mais comme tous les autres Ekang, Amougou Belinga subit le rouleau compresseur qui a écrasé tous les Ekang qui ont tenté de réussir sous Biya :
– Théodore Bella, emprisonné sous el fallacieux prétexte de la fausse monnaie, pour avoir construit l’Immeuble PISUNIC
-Joseph NDI SAMBA, accusé d’avoir occupé illégalement le terrain de la MAETUR
-Polycarpe ABA ABA, pour avoir créé un hôtel ou une Banque en Guinée Equatoriale
-etc.
Bon Dieu ! La seule prédation au Cameroun n’est qu’Ekang ? On a atteint un niveau où il est interdit à un Ekang d’avoir un immeuble commercial à Yaoundé, alors que de tels immeubles poussent dans tous les quartiers de cette ville comme des champignons !
Et tout ceci, sur des fonds publics ! Que Biya et ses gens publient les listes des bénéficiaires des rentes publiques et on voit! ET il faudrait bien qu »un jour, la liste des bénéficiaires de ces rentes publiques sortent ! 750 Milliards sont distribués chaque année au secteur privé national sous la forme d’appuis divers, et 3.000 milliards sont distribués au titre des marchés publics ! Les listes des bénéficiaires de ces rentes doivent sortir pour savoir qui a bénéficié de quoi !
C’est un impératif de justice, de transparence et de paix !
On ne peut plus continuer comme ça !
Finalement, quel engagement Biya a-t-il signé avec les gens ? Qu’il est interdit à un Ekang d’avoir un immeuble même chez eux, à Yaoundé !:
On veut nous faire croire à la ridicule fable d’un Amougou Belinga tuant Martinez Zogo. Foutez-moi la paix avec ces conneries !
Il l’aurait tué pour quel intérêt ? Amougou Belinga bénéficiait des avantages dans le cadre de la législation camerounaise, comme des milliers d’autres. Ces avantages étaient connus et diffusés à des milliers de sites Facebook.
Gilbert Baongla quis e présente partout comme le fils du Chef de l’Etat en était devenu le héraut.
Quel autre secret Monsieur ZOGO pouvait-il disposer sur Amougou Belinga pour justifier son meurtre ? Aucun !
Du reste, à supposer même que ces appuis eussent été irréguliers, ce n’est pas Amougou qui est en dehors de l’administration qui était le premier interpellé ! C’est bien les Ministres et les fonctionnaires qui lui avaient donné cet argent qui allaient être interpellés en premier lieu et qui avaient plus intérêt à tuer Martinez !
Par ailleurs, tout le monde sait comment agit Amougou Belinga en cas d’attaques de journalistes : il dispose lui-même des instruments médiatiques qu’il mobilise, et il a les moyens de mener des procès et de les gagner !
On nous dit que le colonel ripou Danwe l’a cité. Mais Danwe a dit beaucoup d’autres choses qui se sont révélées fausses. Il a accusé le Ministre d’Etat Laurent Esso et le Ministre Motaze. Pourquoi n’avoir pas cru à ces accusations ? Pourquoi seulement croire à l’accusation d’Amougou Belinga ?
Il a dit que le crime a eu lieu dans l’Immeuble Ekang, cela s’est révélé faux. Pourquoi n’avoir pas cru à cela aussi ?
Après avoir reconnu avoir tué Zogo, il s’est ravisé pour dire après qu’il l’acvit seulement torturé en le laissant vivant. Et c’est une équipe qui est venue l’achever.
Quelle incroyable thèse !
Il a dit beaucoup d’autres choses qui se sont révélées fausses. Pourquoi n’avoir retenu que l’accusation calomnieuse d’Amougou Belinga ? Pourquoi cette croyance sélective ?
Et surtout, cette précipitation à l’envoyer en prison ? Amougou Belinga est un homme d’affaires majeur, le plus puissant acteur économique des 6 Millions des Ekang du Cameroun et leur unique source de fierté. Il a des intérêts hors du Cameroun. Dans aucun pas du monde, on ne peut risquer la survie d’un groupe aussi important, sans des convictions solides. Cela montre une vision de ces gens particulièrement rentière et extensive de l’Etat, réduite ici au contrôle des impôts, en dehors de toute autre considération et qui présage d’un avenir extrêmement sombre si les auteurs de tels actes replaçaient Biya.
S’est-on demandé quelle impression cela pouvait donner du milieu des affaires camerounais aux autres pays ? Le Président Touandera était dernièrement au Cameroun, quelle impression peut-il avoir lorsqu’on met un partenaire aussi important en prison, sur la base des ragots d’un colonel instable et mythomane ?
En définitive, l’interpellation d’Amougou Belinga est une grave erreur stratégique pour ceux qui tentent d’instrumentaliser la justice et la République pour assassiner l’un des rares Ekang qui réunit l‘unanimité dans son domaine et qui valorise la Communauté.
Ils sont entrain de scier la branche sur laquelle ils sont assis, car qu’ils ne se trompent pas : l’arrestation d’Amougou Belinga ne passera pas chez les Ekang, et ces comploteurs n’en profiteront pas.
Quel autisme ! Quarante années de pouvoir sous le contrôle absolu de Biya leur ont fait croire que le pouvoir est un lieu de réjouissance en oubliant qu’il est aussi et surtout un lieu privilégié de danger mortel.
Ils croient que les gens qui rient avec eux et leur font des salamalecs sont leurs amis ou leurs fidèles, parce qu’ils gèrent la République !
Mais ils ne gèrent la République que parce Biya a résisté à ses ennemis grâce au glacis Ekang ! Mais ces autres n‘attendent que le bon moment pour les abattre, comme de vulgaires gibiers. En rappel, la veille du coup d’Etat en 1986, Saleh Ibrahim avait adressé une motion de soutien à Biya, alors qu’il allait l’attaquer 24 heures plus tard. Non pour lui dire bonjour, mais pour l’exécuter.
Seulement, ces héritiers de Biya bornés, cupides et inintelligents auront le temps de bien comprendre : dans leur croyance naïve de contrôler la République, ils verront assez tôt le risque qu’ils prennent en fissurant le socle Ekang qui a maintenu Biya pendant 40 ans et constitue leur premier rempart.
Des gens intelligents ne font jamais ce genre d’erreur. Pour prendre el pouvoir ou le conserver, ou même pour négocier avec le prochain pouvoir lorsqu’il change de Région, il faut d’abord compter les siens. On ne prend pas le pouvoir en détruisant sa propre base. C’est un non-sens absolu.
Qui leur a dit qu’un imbécile peut succéder à Biya ?
Et sans base politique solide et cohérente et peut-être sans un solide appui militaire puisque les deux sont liés, ces héritiers vont s’effondrer comme un château de carte.
C’est à ce moment qu’ils comprendront que la puissance de Biya ne tient pas à la République, mais d’abord et avant tout aux rapports de force qui ne lui ont été favorables pendant 40 ans que parce que les Ekang l’ont soutenu à bout de bras.
Non seulement ils n’auront pas les moyens de conserver le pouvoir comme certains l‘espèrent, mais ils ne seront même pas en position de négocier avec le prochain pouvoir.
Et ce n’est pas seulement les postes qu’ils sont accusés de confisquer qui seront en jeu : ce sera leur liberté et même leur vie.